Dans la soirée de samedi, environ 80 militants néonazis ont réalisé une descente belliqueuse dans les rues de Romans-sur-Isère aux abords du quartier de la Monnaie. Des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre et 20 personnes ont été interpellées. Zoom.
Ce samedi 25 novembre, dans la soirée, une manifestation s’est tenue à Romans-sur-Isère. 80 membres encagoulés néonazis ont défilé près du quartier de la Monnaie, entonnant des slogans tels que « Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli », mais aussi « La rue, la France, nous appartient ».
Des affrontements ont éclaté avec les forces de police, dépêchés sur place, et 20 personnes ont été interpellées. Dispersés par la police, plusieurs néonazis se sont retrouvés isolés face aux habitants du quartier de la Monnaie. L’un deux, venant de Mayenne, a notamment été « sorti de sa voiture de force », puis « tabassé ».
Le retour des ratonnades
Depuis la mort tragique du jeune Thomas, poignardé en marge d’un bal à Crépol dans la Drôme, l’extrême droite mène une violente campagne sur les réseaux sociaux visant particulièrement les jeunes issues de l’immigration soupçonnés d’être l’archétype des agresseurs de l’adolescent.
Vers 18 heures samedi, les paroles médiatiques se sont transformés en actes. « 80 individus ont tenté d’entrer dans le quartier de la Monnaie pour en découdre et ont affronté les forces de l’ordre », a indiqué la préfecture de la Drôme. Un quartier de Romans-sur-Isère d’où sont originaires plusieurs des jeunes mis en cause par la justice pour les violences de Crépol.
Encagoulés et habillés de noir, ils ont défilé dans les rues derrière une banderole « Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli », en scandant « La rue, la France, nous appartient ». Plusieurs députés de gauche, dont Olivier Faure, ont dénoncé un « retour des ratonnades » (terme utilisée pour désigner une violence physique exercée à l’encontre des personnes d’origine nord africaine) :
20 personnes interpellées dont 17 placées en garde à vue
D’après plusieurs témoignages, des affrontements ont eu lieu entre des habitants du quartier et des militants. La police a arrêté 20 personnes samedi soir, dont 17 ont été placées en garde à vue « à la suite de violences contre les forces de l’ordre », a indiqué la préfecture de la Drôme.
Dimanche, certaines personnalités politiques se sont exprimés sur l’affaire. Le chef du parti communiste, Fabien Roussel accusait « L’extrême droite, raciste et violente (…) libérée par les discours de haine médiatiques et politiques ». Jean-Luc Mélenchon estimait, quant à lui, qu’un seuil avait été franchi :
Le lendemain du défilé, sept autres personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre. Parmi elles, trois membres de l’extrême droite et quatre jeunes du quartier de la Monnaie. Ils ont été interpellés pour détention d’armes par destination.
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