Après une chronique dans l’émission « C à vous » sur France 5, vendredi 31 janvier, l’humoriste Merwane Benlazar a fait l’objet de vives critiques du fait son apparence physique (barbe et bonnet), ainsi que d’anciens tweets exhumés pour l’occasion. Face au tollé, la ministre Rachida Dati a annoncé ce mercredi, au Sénat, que l’humoriste « ne sera plus à l’écran ». Explications.
Merwane Benlazar ne participera plus à l’émission « C à vous ». Au cœur d’une polémique à cause de son apparence physique et d’anciens tweets déterrés, après son passage sur France 5, l’humoriste « ne sera plus à l’écran », a confirmé ce mercredi, au Sénat, la ministre de la culture, Rachida Dati.
Une tenue et un faciès « salafiste«
Merwane Benlazar, chroniqueur sur France Inter, était apparu pour la première fois dans « C à vous » le 31 janvier pour une chronique humoristique sur l’actualité. Cependant, ce n’est pas son intervention qui a suscité les critiques, mais son apparence physique : barbe fournie, bonnet et pull ample.
« Des signes vestimentaires qui ont tout d’une tenue salafiste » commente l’avocate Lara Fatimi sur Europe 1. Nathalie Loiseau, députée européenne (Horizons), s’est également alarmée, sur X, « Au nom de toutes les femmes, de leur liberté, de leurs droits chèrement gagnés ici et bafoués par les islamistes partout à travers le monde, une seule question : pourquoi ? »
Face à cette controverse, Merwane Benlazar a ironisé sur Instagram en postant une photo de son bonnet, « de la marque islamiste Zara, fabriquée en République islamique du Portugal. Glaçant. »
Au nom de toutes les femmes, de leur liberté, de leurs droits chèrement gagnés ici et bafoués par les islamistes partout à travers le monde, une seule question : Pourquoi ? pic.twitter.com/5ORyJFU89b
— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) February 3, 2025
L’extrême droite impose son discours
Après la déferlante, toutes les chroniques de l’humoriste sont fouillées et des anciens tweets, datant de 2021, sont déterrés. Au milieu de cette vague de critiques, plusieurs humoristes, comme Guillaume Meurice, Kheiron, Benjamin Tranié ou Charline Vanhoenacker, ainsi que des figures politiques de gauche ont soutenu Merwane Benlazae.
« On a passé un cap avec l’éternel même « classico » : l’extrême droite impose son discours, menace et obtient gain de cause. C’est un racisme dingue mais il l’est encore davantage quand on voit qu’il est relayé par Nathalie Loiseau » a réagi l’humoriste Guillaume Meurice.
« Je vois des gens fouiller, chercher des messages qu’il a postés par le passé, sans savoir quel âge il avait et sans connaître le contexte. Ce sont des blagues ! » explique Kheiron
« La liberté d’expression, ce n’est pas d’être islamophobe »
L’humoriste Benjamin Tranié a rappelé qu’il n’y avait « pas un mot sur le salafisme ou la religion dans sa chronique de C à vous. Il est visé pour sa barbe, c’est atterrant ». « Sous couvert de liberté d’expression, ces gens l’attaquent, mais la liberté d’expression, ce n’est pas d’être raciste ou islamophobe », ajoute t-il.
Le député LFI, Aymeric Caron, estime aussi que les critiques sont motivées par « le racisme ». L’association des Journalistes Antiracistes et Racisés dénonce, de son côté, une « campagne islamophobe fondée sur une assimilation raciste à l’islamisme liée à l’apparence physique de la personne ciblée, un homme perçu comme musulman ».
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