Depuis le 7 octobre 2023, un nombre croissant d’israéliens choisissent de quitter Israël pour revenir s’installer en Occident. Selon le quotidien israélien Haaretz, ces départs massifs sont principalement dû à l’insécurité persistante, conséquence des guerres à répétition, et à l’entêtement politique du gouvernement de Netanyahou. Focus.
Peu relayé dans les médias, le départ des israéliens connaît une forte hausse depuis le 7 octobre 2023 et le génocide mené à Gaza. Selon le journal Haaretz, ce phénomène est alimenté par une crise de confiance envers le gouvernement de Netanyahou et un climat d’insécurité croissant. Parallèlement, « l’alya » tourne au ralenti avec une baisse de 42 % de nouveaux arrivants en 2024 par rapport à l’année précédente.
70 000 départs en six mois
C’est un phénomène qui s’accélère : 55 300 israéliens auraient quitté le pays en 2023, contre 38 000 en 2022, et 31 000 en 2021, selon les rapports annuels sur la population publiés par le Bureau central des statistiques israélien (BCS).
Près de 70 000 départs auraient déjà été comptabilisés pour les six premiers mois de 2024. Parallèlement, les retours restent faibles : en 2023, seulement 11 300 Israéliens sont revenus. Une famille israélienne, interrogé par le journal La Croix,, explique les raisons de leurs départs :
« On a longtemps repoussé notre décision. Mais depuis la réforme judiciaire et cette guerre qui n’a pas de fin, on voit bien que ce pays ne se dirige vers rien de bon. »
« Ce n’est pas un pays où j’ai envie d’élever mes enfants »
« On réfléchit très sérieusement [à partir]. Ce n’est pas un pays où j’ai envie d’élever mes enfants. Dans quelle perspective ? Pour qu’ils finissent dans l’armée, ou en prison s’ils refusent ? Hors de question », précise une autre famille installée à Jérusalem.
Selon Haaretz, l’inefficacité du gouvernement de Netanyahou et l’insécurité liée aux agressions militaires au Liban et à Gaza ont conduit de nombreux israéliens à fuir vers une vie plus stable dans leur pays d’origine. Depuis janvier 2024, plus de 10 000 Israéliens auraient migré au Canada. Environ 8 000 autres y ont obtenu des visas de travail.
L’économie israélienne fragilisée
Le phénomène de migration massive inquiète Israël. Selon Yedioth Ahronoth, depuis l’arrivée de Benjamin Netanyahou au pouvoir en novembre 2022, 24 900 Israéliens ont quitté le pays, soit une augmentation de 42 % par rapport aux années précédentes.
Un rapport récent indique que ces départs concernent majoritairement des jeunes travailleurs et étudiants. Des profils qui vont fragiliser à terme le tissu économique et social israélien, déjà affaibli par des fortes tensions internes.
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