Fin octobre 2023, la France a autorisé la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces militaires pour des fusils mitrailleurs de l’armée israélienne. Ces pièces ont été utilisées par des soldats israéliens dans un massacre contre des civils à Gaza. Focus.
Une enquête de Disclose révèle que la France a exporté des munitions militaires utilisées pour des mitrailleuses de l’armée israélienne contrairement aux déclarations du gouvernement français assurant que la livraison d’arme vers Israël ne concerne que « quelques composants utilisés de façon défensive».
Ces munitions ont notamment été employées lors du massacre des Palestiniens affamés cherchant à accéder à un convoi humanitaire, le 29 février dernier, provoquant des centaines de victimes.
100 000 pièces d’armes destinées à Israël
Le 20 mars dernier, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot indiquait encore que la livraison d’armes vers Israël n’était que strictement « défensive » : « Nous ne livrons des armes que dans le cadre de composants défensifs pour le Dôme de fer ». C’est pourtant loin de la réalité révélée par l’enquête de Disclose et Marsactu.
L’article, publié par Disclose, révèle des images datés du 23 octobre 2023, soit deux semaines après le déclenchement de l’offensive à Gaza, montrant une cargaison d’armements destinée à Israël dans un hangar appartenant à Eurolinks, une société marseillaise spécialisée dans la fabrication d’équipements militaires.
Ces cargaisons renferment des équipements qui sont en fait de petites pièces métalliques servant à relier des balles de fusils mitrailleurs. Ces maillons M27 permettent des tirs en rafale. Selon les clichés, le destinataire de la cargaison est la société IMI Systems, basée à Tel-Aviv.
Des munitions utilisées dans le génocide à Gaza
Le domaine de l’entreprise IMI Systems est explicite. Il se présente d’ailleurs comme « le leader mondial des munitions de petit calibre et le fournisseur exclusif des forces israéliennes de défense ».
Selon l’enquête, IMI Systems approvisionne l’armée israélienne en balles. Les munitions livrés par la France se retrouvent ainsi dans l’une des armes des soldats israéliens: les mitrailleuses Negev 5. Le Negev 5 qui a été repéré à plusieurs reprises aux mains des militaires engagés dans le génocide à Gaza.
Ce fut notamment le cas le 29 février, lors du massacre meurtrier commis dans la bande de Gaza ces derniers mois. Le 29 février, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur des civils dans l’ouest de la ville de Gaza alors qu’ils tentaient d’accéder à un convoi d’aide humanitaire.
La France impliquée dans un crime de guerre ?
Près de 200 victimes examinées par les équipes d’Euro-Med Human Rights Monitor présentent des blessures causées par des balles de calibre 5,56. Des munitions tirées, selon l’ONG, par des « fusils d’assaut M4 et Tavor ». Mais aussi par « des mitrailleuses légères comme le Negev ».
Ce massacre, connu sous le nom de « massacre de la farine », a fait au moins 112 morts et plus de 760 blessés. Suite au massacre de la farine commis par l’armée israélienne, Emmanuel Macron avait exprimé sa « plus ferme réprobation envers ces tirs », réclamant « la vérité, la justice et le respect du droit international ».
Malgré ces condamnations, les exportations de munitions et de pièces de mitrailleuses vers Israël restent, à ce jour, toujours autorisées par le gouvernement français.
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