Quelques deux cent personnes ont manifesté devant la préfecture de Lille pour dénoncer la fin des subventions attribuées au lycée Averroès ce qui a entraîné sa fermeture. Le focus de la rédaction.
Environ 200 personnes ont manifesté à Lille pour exprimer leur opposition à la décision de la préfecture de mettre fin aux subventions publiques du lycée Averroès, le principal établissement secondaire musulman de France. Les manifestants, soutenus par des syndicats d’enseignants, protestent contre les accusations selon lesquelles il aurait dispensé des enseignements « contraires aux valeurs de la République ».
« Nous sommes un lycée républicain »
Le tribunal administratif de Lille a confirmé la décision du préfet de mettre fin au contrat liant l’État à Averroès à partir de la rentrée de 2024. L’établissement a déclaré qu’il saisirait le Conseil d’État à ce sujet.
Dans le cortège de la manifestation, parmi les slogans des pancartes, on pouvait lire : « Nous sommes un lycée républicain », « On en a marre d’être diffamés, justice pour le lycée ». Les manifestants, parmi lesquels se trouvent des parents d’élèves et d’anciens étudiants, ont également exprimé leur soutien au lycée Averroès, le qualifiant d’excellente école.
« Averroès est une école brillante, les enfants y sont épanouis (…), nous sommes très tristes », déclaré Souria, mère de deux enfants scolarisés dans l’établissement, citée par Le Parisien. « C’est une injustice criante, flagrante, je ne comprends pas », témoigne Sophie Mouhallil, professeure d’espagnol au lycée depuis 2007. « C’est la première fois de ma vie que je prononce le mot islamophobie », mais « je ne vois pas d’autres explications ».
Stanislas, oui. Averroès, non !
Le directeur du groupe scolaire Averroès a annoncé le lancement d’une campagne d’appel aux dons pour faire face à la situation et espérer récupérer le contrat avant la rentrée prochaine. Certains manifestants ont souligné un possible deux poids, deux mesures, en comparant le traitement réservé à Averroès à celui d’autres établissements sous contrat, citant notamment le cas du prestigieux lycée catholique Stanislas à Paris.
Stanislas a été épinglé pour des dérives dans l’application de son contrat avec l’État, en particulier les « convictions personnelles » de certains catéchistes « sur l’IVG » ou « susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité »