Des bancs de l’école à Chanteloup-les-Vignes à la prestigieuse université de Harvard, découvrez le parcours hors du commun du jeune Abdallah Lamane, 24 ans. Porté par le soutien de ses proches et doté d’une abnégation à toute épreuve, il est parvenu à accéder aux grandes écoles et espère transmettre cette volonté aux jeunes issus de son milieu social. Zoom
Partant de Chanteloup-les-Vignes, Abdallah Lamane ne s’imaginait pas que son parcours scolaire l’amènerait jusqu’à Harvard aux États-Unis pour y faire une thèse, après avoir réussi une prépa à Janson de Sailly et obtenu son diplôme de CentraleSupélec.
À 24 ans, conscient de ce qui l’a mené jusque-là, il souhaite maintenant aider les lycéens de milieux défavorisés à réaliser leurs rêves : « J’ai une responsabilité d’aider les grandes écoles à mettre en place des actions pour combattre les obstacles que j’ai rencontrés ».
De Chanteloup-les-Vignes à Janson-de-Sailly
« Mes parents nous ont toujours dit, à mon frère, ma sœur et moi, que nous devions fournir deux fois plus de travail, mais qu’on pouvait réussir ». Avec des parents issus de l’immigration, arrivés en France dans les années 1980, Abdallah fait ses premières classes à Chanteloup-les-Vignes, une ville ouvrière du 78 rendue célèbre par le film « La Haine » de Mathieu Kassovitz.
Après un passage au lycée à Conflans-Sainte-Honorine, il commence une première année en PACES puis se réoriente en prépa à la prestigieuse école Janson de Sailly dans le 16e arrondissement de Paris :
« J’arrivais avec un niveau bac. Je me suis retrouvé devant des lycéens qui avaient fait le programme de maths de prépa en terminale ! Ils venaient de Stanislas ou Franklin. Sur une course d’un kilomètre, je partais avec 2 à 300 m d’écart »
La rage de travailler
À la fin du premier trimestre, Abdallah commence à ressentir l’impact financier que représente ses études pour ses parents : « J’ai fini par aller voir la CPE pour lui expliquer ma situation. C’était la première fois de ma vie que j’osais parler de mes finances dans le milieu académique ».
Son CPE se montre compréhensif et lui octroie une place à l’internat et un dossier pour obtenir une bourse supplémentaire pour les élèves prometteurs mais en difficulté financière : « Au mois de mars, elle m’avait trouvé une place en internat et la commission me proposait 50 % du prix sur l’internat ».
Malgré ses bonnes notes, Abdallah constate une nette différence avec les autres élèves : « Pour eux, c’était normal d’être là, ils avaient eu une préparation académique et culturelle depuis petits ». Il garde néanmoins « cette rage de travailler » et intègre la Centrale Supélec.
Après avoir obtenu une bourse pour un semestre à Stanford, il découvre, au cours d’une année de césure, une association qui aide les étudiants « first generation » à mieux saisir leur nouvel environnement. A la fin de son stage à Stanford, Abdallah termine son année de césure à l’université de Harvard dans un des hôpitaux de la faculté de médecine.
Aider les jeunes à accéder aux grandes écoles
De retour à Centrale, il se joint à l’association « Viens voir mon taf », une plateforme qui aide les collégiens issus de lycées REP à accéder à des stages de 3e dans des domaines qui les intéressent et pour lesquels ils n’ont aucun réseau :
« J’ai une responsabilité dans le sens où je dois aider les grandes écoles à mettre en place des actions qui visent à combattre les obstacles que j’ai eus, à travers mon expérience »
Pour Abdallah, il est essentiel de permettre aux jeunes issus de milieux défavorisés d’accéder aux grandes écoles car « elles jouent le rôle d’ascenseur social ». Aujourd’hui, il part faire une thèse à cheval entre le MIT et Harvard pour se lancer dans l’entrepreneuriat.
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2 Responses
Quel bel exemple ,les jeunes devraient s’en inspirer.
Un commentaire ? Dieu est grand aux courageux au grand cœur