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Destituer Macron : la riposte de LFI

Destituer Macron : la riposte de LFI Mizane.info

Arrivé en tête des élections législatives au sein du Nouveau front populaire, LFI envisage de déclencher l’article 68 de la Constitution prévoyant la destitution du président de la République Emmanuel Macron. Nos explications.

Dans un texte publié dans La Tribune Dimanche, Jean-Luc Mélenchon, accompagné de Manuel Bompard et Mathilde Panot, accuse Emmanuel Macron de « coup de force institutionnel » et d’« abus de pouvoir ». LFI exhorte le président à reconnaître le résultat des législatives et à nommer Lucie Castets comme Première ministre, sous peine de déclencher l’article 68 de la Constitution, qui permet de démettre le président en cas de « manquements à ses devoirs ».

Toutefois, cette initiative a peu de chances d’aboutir, étant donné les équilibres politiques actuels et les exigences juridiques strictes pour l’appliquer.

La réaction de l’Elysée

« Le chef de l’Etat est dans son rôle constitutionnel. En l’absence de majorité, il consulte les groupes politiques afin de nommer un premier ministre », explique un communiqué de l’Elysée, qui dénonce « une agitation bien peu conforme à l’esprit de la République et à la lettre de la Constitution » et un « goût pour le désordre peu rassurant ».

Les socialistes (PS), écologistes, et communistes (PCF) s’inquiètent des conséquences politiques de l’initiative de LFI de menacer Emmanuel Macron de destitution. À quelques jours d’une rencontre cruciale avec le président, ces partenaires se désolidarisent de LFI, craignant que cette démarche compromette les chances de leur coalition, le NFP, de gouverner. Patrick Kanner, du PS, qualifie l’initiative de « provocation incongrue », tandis que Fabien Roussel, du PCF, critique cette menace, la jugeant inappropriée et potentiellement déstabilisante pour la coalition.

Les opposants de gauche à Mélenchon s’activent

Marine Tondelier, cheffe des écologistes, minimise l’importance de la menace de LFI, tandis que Yannick Jadot, sénateur de Paris, critique cette initiative comme étant inopportune et contre-productive. Il estime qu’elle complique la nomination du NFP à Matignon et nuit à la crédibilité de leur coalition.

Au PS, la tribune de LFI a ravivé les divisions internes, opposant le premier secrétaire Olivier Faure, partisan du NFP, aux détracteurs de Jean-Luc Mélenchon. Alors que la colère montait au sein du parti, Faure a d’abord réagi prudemment, appelant à la responsabilité face à l’extrême droite et à Macron. Plus tard, il a pris ses distances avec LFI, précisant que la tribune n’engageait que ce mouvement et affirmant que la censure serait la réponse appropriée à une nomination non conforme à la tradition républicaine.

Les deux courants minoritaires du PS, dirigés par Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol, représentant ensemble la moitié du parti, avaient déjà demandé la tenue d’un bureau national avant le 23 juillet pour exprimer leur opposition à une procédure de destitution. Les partisans de Geoffroy, comme l’ancien député Patrick Mennucci, estiment désormais qu’il est « impossible » de rencontrer le chef de l’État dans ces conditions, soulignant leur désaccord initial avec une démarche commune avec LFI.

La gauche divisée plus que jamais !

De son côté l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis estime que « Mélenchon veut entraîner la gauche dans un affrontement avec le président, car il souhaite la radicaliser pour en être le champion lors d’une présidentielle anticipée ou pas. C’est toujours la même stratégie : le PS, les Verts et le PCF sont pieds et poings liés au NFP, et, à la fin du match, c’est Mélenchon qui gagne », analyse-t-il.

Au PS, certains pensent que LFI sabote la candidature de Lucie Castets en limitant ses possibilités de coalition au-delà du NFP et en la contraignant à revenir sur certaines positions, comme lorsqu’elle a qualifié le SMIC à 1 600 euros d’« horizon » dans Le Parisien. La lettre des « insoumis » semble finalement servir les intérêts d’Emmanuel Macron, qui souhaite voir le NFP se désunir.

Bouamrane et Cazeneuve en embuscade

À l’Élysée, on observe que cette division continue, et Macron refuse de nommer Lucie Castets, invoquant le risque de censure immédiate d’un gouvernement incluant LFI.

Parmi les candidats potentiels pour le poste de Premier ministre, les noms de Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, et de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve circulent. Ces deux figures, opposées à LFI, sont soutenues par certains dans le camp présidentiel et sont vues comme représentant un équilibre politique central.

L’Élysée considère qu’ils incarnent le « barycentre » de l’Assemblée nationale. Néanmoins, Luc Broussy, proche d’Olivier Faure, estime que ces nominations viseraient uniquement à affaiblir l’union de la gauche au profit de la droite.

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