Les images et vidéos de libération des otages, par les militants palestiniens du Hamas, arborant des sourires et des gestes affectueux en ont surpris plus d’un sur les réseaux réseaux. Ces échanges inhabituels dérangent dans les médias au point que le gouvernement israélien interdit aux otages de s’exprimer publiquement. Mizane.info fait le point.
Depuis l’entrée en vigueur de la trêve humanitaire et la libération d’un premier groupe d’otages, le 24 novembre, certaines images d’échanges entre les captifs et les militants palestiniens n’ont pas laissé indifférents.
Certains observateurs y voient le caractère humain des ravisseurs, d’autres une éventuelle propagande similaire à l’imposante communication partisane de l’armée israélienne.
Le bon traitement des otages
Dans une vidéo largement partagée sur X (ex-Twitter), on peut apercevoir un homme encagoulé – un militant du Hamas – lancer, au moment de la libération d’une jeune otage israélienne (Maya Regev), un “Bye Maya” et cette dernière lui répondre affectueusement “choukran” (“merci”, en langue arabe). Une scène inhabituelle qui prendra à revers la couverture médiatique classique du conflit.
Dans une autre vidéo, cette fois-ci émanant d’un certain Alon ben David chroniqueur de la chaîne israélienne 13, souligne que dans l’ensemble les otages ont été bien traités et qu’ils n’ont été soumis ni à la torture ni à de mauvais traitements.
Ces propos vont dans le sens du témoignage de la première otage libérée en octobre, Yocheved Lifshitz, 85 ans, qui confirmait aux journalistes que les militants du Hamas avaient « bien pris soin d’elle et des autres otages et veillé à leur fournir tout ce dont ils avaient besoin ».
Les hommes du Hamas partagent le repas avec les captifs
Une autre observation d’un médecin, dans le journal Ynet, qui a recueilli le témoignage d’une femme otage à l’âge avancée est édifiante. Celle-ci raconte que bien qu’elle manquait de médicaments et de nourriture, l’eau, en revanche, était servie à volonté. Une denrée pourtant rare pour les habitants de Gaza sous les bombardements israéliens :
« Leur régime alimentaire se composait principalement de riz, de houmous et de haricots en conserve, parfois accompagnés de fromage salé et de pita, mais rien de plus. Pas de fruits, de légumes ou d’œufs »
Ce témoignage rejoint notamment celle de l’otage Yocheved Lifshitz qui affirmait que « les hommes du Hamas qui la gardaient en captivité discutaient et partageaient les repas avec elle ». Le médecin affirme aussi que les captifs n’étaient pas coupés du monde extérieur et avaient accès à la télévision où ils ont pu constater les mobilisations en leur faveur à Tel Aviv.
« Tout ira bien pour les otages. Dans l’ensemble, les femmes âgées sont arrivées dans un état convenable, et nous nous attendions à bien pire » conclut ainsi le médecin.
Une douche froide pour l’opinion publique
Autre témoignage – via CNN – celui du père d’une jeune otage, Emily Hand (9 ans) récemment libérée. Il précise que la petite fille avait toujours un petit déjeuner en plus des autres repas aléatoires. Il confirme également qu’elle n’a jamais été battue, et que les ravisseurs la laissait dessiner et jouer aux cartes.
Du côté de la presse israélienne, on dénonce une campagne de propagande orchestrée par le Hamas. À chaque libération d’un groupe d’otages, “des images de propagande montrant les personnes enlevées souriant et saluant ou disant au revoir à leurs ravisseurs”, déplore le média The Times of Israel.
Des images qui détonnent pourtant face aux multiples témoignages de mauvais traitements subi par les prisonniers palestiniens. Des enfants palestiniens ont même été violentés et privés de nourriture. Le contraste avec le traitement des otages israéliens a donc fait l’effet d’une douche froide pour l’opinion publique accoutumée à une présentation très négative de la société palestinienne.
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