D’après Amnesty International, des véhicules blindés utilisés par les paramilitaires des FSR, au Soudan, sont équipés par du matériel militaire français. Une violation flagrante de l’embargo imposé par l’Union européenne sur les ventes d’armes dans le pays. Explications.
Une enquête d’Amnesty International, publiée jeudi, révèle que des équipements militaires français, fabriqués par KNDS France et Lacroix, sont utilisés par les Forces de soutien rapide (RSF) au Soudan. Une violation flagrante d’un embargo de l’Union européenne (UE) sur les armes dans le pays. Pour rappel, la guerre au Soudan a fait plusieurs dizaines de milliers de morts depuis avril 2023.
Une infraction évidente à l’embargo sur les armes
« Nos recherches montrent que des systèmes d’armement conçus et fabriqués en France sont utilisés sur le champ de bataille au Soudan », affirme, dans un communiqué, la secrétaire générale d’Amnesty International,, Agnès Callamard.
Selon l’ONG, des véhicules de transport de troupes Nimr Ajban, fabriqués aux Émirats arabes unis par le groupe Edge, sont employés par les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo. Ces blindés sont équipés du système d’autoprotection Galix, conçu par KNDS France et Lacroix.
« Le système Galix est déployé par les FSR dans ce conflit, et toute utilisation au Darfour constituerait une infraction évidente à l’embargo sur les armes de l’ONU. Le gouvernement français doit veiller à ce que Lacroix Defense et KNDS France cessent immédiatement de fournir ce système aux Emirats arabes unis »
150 000 morts dans cette guerre « oubliée »
Bien que le Soudan soit sous embargo de l’UE pour les ventes d’armes et que l’ONU impose un embargo pour le Darfour depuis 2004, ces équipements y seraient malgré tout déployés.
Depuis avril 2023, la guerre au Soudan, qui oppose l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane aux Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, a causé des dizaines de milliers de morts et engendré une grave crise humanitaire. En mai, l’envoyé spécial américain Tom Perriello estimait que le bilan pourrait atteindre 150 000 morts.
Les deux camps sont accusés de crimes de guerre, provoquant une crise humanitaire sans précédent, selon l’ONU. Un rapport parlementaire de 2024 indique que des entreprises françaises ont vendu pour 2,6 milliards d’euros d’équipements militaires aux Émirats arabes unis, fervents soutiens des Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan.
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