Le président russe Vladimir Poutine, en visite dans la région du Caucase, a rencontré au cours de sa tournée Ramzan Kadyrov, le dirigeant tchétchène qui lui a offert un Coran. Bilan d’une visite d’état importante en pleine guerre d’Ukraine.
Vladimir Poutine, après une visite en Azerbaïdjan les 18 et 19 août, a effectué une tournée dans le Caucase russe le 20 août. Il s’est d’abord rendu en Ossétie du Nord, à l’école de Beslan, site d’une prise d’otages tragique il y a vingt ans. Ensuite, il a visité la Tchétchénie, où il ne s’était pas rendu depuis 2011.
Les éloges de Poutine
À Grozny, Vladimir Poutine a été accueilli par Ramzan Kadyrov, le dirigeant tchétchène soutenu par Moscou. Après lui avoir Poutine a visité un centre de recrutement pour des volontaires combattant en Ukraine et s’est entretenu avec des forces spéciales locales, actives depuis Marioupol jusqu’à Koursk. Il a loué leur dévouement pour la patrie.
Ensuite, il a visité une nouvelle mosquée, observé la maquette d’un quartier en développement et s’est promené sur l’avenue Poutine, la principale artère de la ville. « A différents moments, même les plus difficiles, il y a eu des gens comme vous qui ne se sont pas épargnés pour le bien de leur patrie et le futur de notre peuple » a déclaré le chef du Kremlin.
À Beslan, Vladimir Poutine a indirectement évoqué le conflit en cours, en insistant sur le terme « ennemi ». Il a décrit les combats près de Koursk comme une extension d’un conflit devenu presque habituel pour Moscou, en dépeignant l’ennemi comme dépourvu de morale et d’éthique, motivé uniquement par ses propres intérêts. « Notre ennemi n’est pas comme nous, même s’il a aussi une tête et des mains. Ce sont des gens qui n’ont ni morale ni éthique. Il n’y a que leurs intérêts » a ajouté Vladimir Poutine.
Le terrorisme vu par Poutine
Lors de sa visite à Beslan, Vladimir Poutine a rencontré des mères qui lui ont parlé de l’attaque terroriste de 2004, qui a fait plus de 330 morts, dont 186 enfants. Il a comparé la lutte contre le terrorisme à celle contre les néonazis, affirmant que la Russie atteindra ses objectifs et punira les criminels. Pour le chef de l’état russe, « tout comme nous avons atteint nos objectifs dans la lutte contre le terrorisme, nous les atteindrons aussi dans la lutte contre les néonazis et nous punirons indubitablement les criminels. »
L’offensive ukrainienne dans la région de Koursk est qualifiée par Moscou d’« invasion terroriste », et la réponse russe est présentée comme une « opération antiterroriste ». Malgré cette incursion ukrainienne, Poutine n’a pas prononcé de discours patriotique, le Kremlin préférant rassurer en affirmant que le front « se stabilise », bien que les combats puissent durer plusieurs mois.
Vladimir Poutine ne s’est pas rendu sur le front, se contentant d’évoquer la situation lors de visioconférences avec des officiels. Il n’a pas modifié son emploi du temps, participant à diverses activités, comme l’inauguration d’une exposition militaire près de Moscou, des rencontres avec Mahmoud Abbas et le président ouzbek, ainsi qu’une visite à Bakou suivie d’un passage dans le Caucase russe.