Une liste de différentes personnalités politiques de gauche mais aussi de nombreux militants arabes, noirs ou musulmans ont été ciblés par le groupe d’extrême droite FR DETER en lien avec la mouvance néo-nazie. Une information révélée par la plateforme Tajmaât. Le zoom de Mizane.info.
Le groupuscule néo-nazi « # FR DETER », co-fondé par un certain Vlad est un groupe créé pour réunir des identitaires de toute la France. Révélée par la plateforme maghrébine Tajmaât, l’existence de ce groupe est désormais connue du grand public. Très actif sur Telegram, le groupe réunissait toutes sortes de profils (lycéens, universitaires, père de famille, fonctionnaires, individus se réclamant de la police, de la BAC, des CRS ou des militaires, militants politiques) réunis par leur haine des arabes, des noirs et des musulmans, qu’ils qualifient d’ennemis numéro 1.
Une infiltration minutieuse
Grâce à un travail d’infiltration dans chacune des sections de FR DETER sur Telegram, Tajmaât a pu accéder à du contenu sonore et visuel qui a démontré la nature extrémiste du groupe FR DETER. Des actes de violences, meurtres, ratonnades et viols ont été encouragés par les membres de ce réseau contre les populations arabe, noire et musulmane qualifiées d’ennemis principal.
Ces discussions étaient organisées au niveau départemental, avec « des modérateurs chargés de surveiller et de recruter les personnes les plus actives, afin d’aboutir à des actions coups de poing. »
Ce groupe a été fondé par un certain « VLAD », qui dans certaines communications prétend ne pas être néo-nazi et dans d’autres ne voit aucun problème à en intégrer dans les actions violentes au nom de la convergence des luttes. L’opportunité de réorienter les membres vers des structures extrémistes déjà existante comme le GUD ou la Cocarde a été aussi évoquée.
🚨 THREAD – Une vingtaine de groupes néo-nazi infiltré, appel aux meurtres, menace de mort contre un élu, ratonnades, des centaines de personnes impliquées dont des militaires et policiers.
Notre enquête choc sur le groupuscule «FRDETER». #FRDeterGate pic.twitter.com/NfyXLLV3NW
— Tajmaât (@Tajmaat_Service) April 2, 2023
« Dans le groupe « #FRDETER », des internautes expliquent que pour « tuer des #Maghrébins ou d’autres étrangers », il faut s’en prendre à des sans papiers pour éviter des enquêtes, d’autres souhaitent « violer une femme #Maghrébine » car elle porte le voile », détaille Tajmaât.
Un membre de Reconquête dans le viseur
Des séances d’entraînement sont même organisées dans des salles de sport ou en plein air. Certaines actions plus graves ont été projetées.
« Le 13 Avril 2023, un commando d’une vingtaine d’individu a pour projet d’attaquer une #mosquée. @PoliceNationale »
L’embrigadement de jeunes par des membres affiliés aux néonazis a été aussi mentionné par Tajmaât.
Autre point, un membre de Reconquête, le parti d’Eric Zemmour , aurait participé à FR DETER. « Dans le sous-groupe départemental Parisien, nous avons noté la présence de « Armand D. », qui fait parti du service d’ordre de @Reconquete_off. Il y a quelques jours, @ZemmourEric
avait dénoncé l’agression d’un étudiant à #Lyon. Il ne mentionne pas le fait que cet étudiant est l’un des responsables de la @cocardeLyon et qu’ils ont souhaité imiter le #GUD. »
Une liste de cibles à frapper
Une liste de cibles potentielles a été diffusée sur le compte Telegram de FR DETER, liste précédemment établie par F.Desouche. Les politiques Louis Boyard, Mathilde Panot, Danièle Obono, Taha Bouhafs ont été nommés. De nombreux militants et responsables associatifs ou acteurs de la société civile de confession musulmane à l’instar de Elies d’Imzalène d’islam & infos ou la journaliste Feïza Ben Mohamed ont été également ciblés.
« Dans le cas où les fonctionnaires impliqués ne sont pas sanctionnés, qu’aucune enquête est faite, ou que l’affaire est étouffée médiatiquement. Nous diffuserons publiquement notre archive contenant 1168 screens et les centaines d’individus », a mis en garde la plate-forme Tajmaât.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réclamé via Pharos la fermeture du compte Telegram de FR DETER, groupe surveillé par les services de renseignement, et a demandé aux autorités compétentes de réfléchir aux suites judiciaires à donner à cette affaire.