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Fichage des élèves musulmans : choc et consternation chez les délégués du culte

Fichage des élèves musulmans : choc et consternation chez les délégués du culte Mizane.info

La révélation de demandes de chiffrage d’absences d’élèves le jour de l’aïd par le ministère de l’Intérieur a provoqué un séisme chez les musulmans de France, en particulier auprès des délégués du culte. Mizane.info fait le point.

Comment une république démocratique peut-elle ficher des élèves sur la base de leur religion, alors que le recensement sur la base confessionnelle est interdit et que la constitution est laïque ? Les demandes policières auprès d’écoles à Toulouse et dans d’autres villes pour obtenir les chiffres sur les absences d’élèves musulmans ont suscité, au-delà de ces interrogations, l’effroi et la consternation.

L’affaire est grave car elle rappelle des épisodes de fichages ethniques et religieux durant la seconde guerre mondiale. Sans surprise, donc, les réactions ont été intenses.

D’abord des syndicats d’enseignants qui n’en reviennent pas. Ensuite, des associations des droits de l’homme qui dénoncent une dérive d’état inconcevable.

Le spectre des années sombres

Mais avant tout des musulmans visés par ce fichage policier reconnu par le ministère de l’Intérieur qui a, sans grande conviction, tenté de le justifier dans un communiqué qui ne fournit aucune explication probante. De quoi soulever l’émotion des clercs musulmans qui s’en sont expliqués.

Sur France 3 Occitanie, le vice-président du Conseil régional du culte musulman (CRCM), Abdellatif Mellouki s’est dit « scandalisé, choqué, comme la plupart des citoyens, par ces informations qui rappellent des méthodes très anciennes, des années sombres de l’histoire de la France. On ne comprend pas pourquoi ces autorisations d’absences religieuses ne s’adressent qu’à une centaine d’établissements de Haute-Garonne et pas à l’ensemble »

Un fichage des élèves musulmans

Pour Abdellatif Mellouki, « il s’agit de stigmatisation et de fichage. Ce sont bien plus que des discriminations. C’est anormal de faire cela dans un pays républicain. Dans un État laïque, de telles pratiques ne devraient pas existe (…) Il n’est absolument pas normal d’avoir connaissance de tels agissements. »

Abdallah Zekri, de l’Observatoire contre l’islamophobie, n’est pas en reste. «Voilà qu’on traque les musulmans jusque dans les salles de classe». « Comment expliquer que des policiers demandent à obtenir la liste des élèves qui ont manqué volontairement les cours le jour de l’Aïd pour vraisemblablement les ficher n’aient pas été sanctionnés par la hiérarchie et que signifie ce silence des responsables politiques malgré la gravité de ce qui vient de se produire ?».

Une islamophobie galopante

Pour l’ancien cadre du CFCM, cité par Alger patriotique, il ne plus aucun doute : «L’islamophobie en France vient de franchir un nouveau cap et fait craindre le pire car on se rend compte que des éléments d’un corps constitué agissent en électrons libres, sans doute mus par une idéologie».

Chems- eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, estime quant à lui dans un communiqué que les « explications » apportées par le ministère de l’Intérieur sont « insuffisantes ». « Alors qu’un dispositif réglementaire donne la possibilité aux élèves d’être absents à l’occasion de leurs fêtes religieuses, cette demande d’évaluation porte atteinte à la liberté religieuse et jette encore une fois l’opprobre sur les musulmans de France. »

Cette nouvelle révélation intervient alors que le ministère de l’intérieur recevait aujourd’hui même la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler, auteure d’un livre controversé sur le « frérisme et ses réseaux », accusé par ses critiques d’instrumentaliser la science au service de thèses complotistes et islamophobes.

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