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FORIF : Macron donne sa feuille de route

FORIF : Macron donne sa feuille de route Mizane.info

Le FORIF était reçu ce jeudi matin 16 février à l’Élysée par le président de la République Emmanuel Macron. Que s’est-il dit et qu’en est-il ressortit ? Mizane.info vous dévoile les coulisses de cette rencontre.

Un an après, Macron a décidé de célébrer le premier anniversaire de la création du Forum pour l’islam de France (FORIF), un espace de dialogue et de travail avec les autorités inspiré du modèle allemand, en recevant ses membres à l’Elysée.

On s’en souvient encore, l’an dernier, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonçait dans la plus grande stupéfaction, la mort du CFCM. « Le CFCM n’existe plus » avait lâché le ministre au Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro.

Qui va parler au nom des musulmans de France ?

Un an plus tard, cette ligne politique a été confirmée par le président Macron devant les acteurs du FORIF. Azzedine Gaci, recteur de la Mosquée de Villeurbanne et président du Conseil des Mosquées du Rhône, était présent à cette rencontre.

« Ce qui nous a surpris, c’est lorsque le président de la République Emmanuel Macron nous a dit ceci : « nous avons décidé de mettre fin aux activités du CFCM » Il a annoncé le décès du CFCM. L’assistance a été franchement étonnée bien que l’on savait que pour l’exécutif, le CFCM n’existait plus, cela avait été dit précédemment. Mais que le président de la République lui-même l’annonce devant une centaine de personnes dont les soixante membres du FORIF et qui plus est devant Mohammed Moussaoui lui-même (président du CFCM), cela a vraiment surpris. L’État ne considère plus le CFCM comme interlocuteur dans les affaires de l’islam et je pense que ces déclarations font suite au fait que le CFCM tente de renaître de ses cendres (une assemblée générale de révision des statuts sera prochainement organisée, ndlr). »

Cette déclaration soulève aussitôt une question : qui va parler au nom des musulmans de France ? L’État réfléchit-il à un projet en ce sens ? « Nous ne le savons pas, commente Azzedine Gaci. D’autant que le FORIF n’est pas une institution représentative de l’islam mais un espace de réflexion et de travail sur des questions concrètes. Les personnes engagées dans le FORIF cette année ne seront pas forcément reconduites l’an prochain. Et il nous a toujours été dit que si nous pouvions individuellement parler de ce que nous faisons au sein du FORIF, nous ne pouvions pas parler au nom du FORIF. »

Macron : « Je remercie les représentants des musulmans d’avoir accepté cette nouvelle loi »

Au-delà de cette question du CFCM, le président a exprimé sa satisfaction à l’assistance sur la qualité et l’ampleur du travail mené par les quatre groupes du FORIF. « Macron était surpris du nombre de réunions de travail que nous avions réalisée en une année : une vingtaine, soit près de deux par mois. Nous avons aussi réalisé le Guide pour les associations musulmanes. Nous avons fait en un an ce que le CFCM n’a pas fait en 20 ans ! » ajoute-t-il.

Le chef de l’Etat en a profité pour remercier les représentants des fédérations musulmanes de n’avoir opposé aucune protestation judiciaire après les restrictions de la loi dite contre le séparatisme. « Malgré les doutes de certains, je remercie aussi les représentants des musulmans d’avoir accepté cette nouvelle loi de la République sans former aucun recours« , a déclaré Emmanuel Macron dans un discours retransmis sur le compte twitter de l’Elysée.

« Le président de la République a demandé surtout que ces propositions soient mises en pratique cette année, ajoute M. Gaci. Il ne faut pas que le FORIF soit une énième initiative restée lettre morte a-t-il dit en substance tout en soulignant que le chantier était énorme et que nous n’en étions qu’au début. » 

La lutte contre la dégradation des lieux de culte a été posée comme un « chantier prioritaire » du FORIF par Macron. Tout comme l’organisation de l’aumônerie musulmane, perçu comme un outil de prévention sécuritaire. « S’agissant des fidèles qui peuvent être en situation de fragilité, c’est un instrument nécessaire, là aussi contre toute forme de radicalisation. »

Le président a par ailleurs évoqué la question du pèlerinage. La mise en place d’une association consacrée au pèlerinage, comme il en existe une pour l’aumônerie (Conseil national de l’aumônerie musulmane, ndlr), pourrait advenir rapidement.

Islam en France ou islam de France ? 

Peut-être pour court-circuiter les accusations de mise en place d’un islam d’état, le président Macron a curieusement parlé d’un « islam en France » tout en rappelant qu’il devait se construire avec les musulmans français. « Notre conviction était que pour parler de l’Islam en France, il fallait s’appuyer sur les musulmans qui vivent en France, parce que sinon, on retombe dans cette logique, en quelque sorte d’extraterritorialité, de jeux d’influence et de propagande », a-t-il déclaré en ce sens. « Réunir les forces vives de la foi musulmane », pour reprendre les mots de Macron et trouver un système où « les acteurs du terrain parlent des sujets du terrain » marquent les nouvelles orientations du dispositif du FORIF par rapport au défunt CFCM.

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