Depuis jeudi 18 janvier, les agriculteurs ont entamé une série d’actions – à travers la France – pour signifier leurs mécontentements contre la hausse des taxes et des normes touchant leur profession. Le mouvement de colère des agriculteurs a rapidement pris une ampleur nationale de premier plan. Le Premier ministre Gabriel Attal a reçu, ce lundi, la « FNSEA » et les « Jeunes agriculteurs » pour tenter d’apaiser la contestation. Focus.
Une partie de l’autoroute A64 en Gironde est bloqué, depuis jeudi dernier, par plusieurs dizaines d’agriculteurs français qui ont entamé un mouvement de colère contre la hausse de leurs coûts de production et la multiplication des normes européennes qui « entravent leur travail ».
Parti du sud-ouest, le blocage des autoroutes continuent de s’étendre un peu partout en France ce lundi. Les agriculteurs et leurs syndicats ont menacé de « bloquer Paris » si leurs revendications n’étaient pas prises en compte par le gouvernement.
Les causes de la colère
Déclassement, endettement, normes européennes…Les causes du mouvement de colère des agriculteurs français sont multiples, à commencer par l’augmentation – depuis le 1er janvier – de la taxe sur le gazole non routier (GNR). La hausse de la taxe sur ce carburant polluant, utilisé pour les engins agricoles, va directement impacter les coûts de production de la filière.
Les agriculteurs dénoncent également le non-respect de la loi Egalim votée en 2018. Ce texte prévoyait de répercuter les coûts de production tout au long de la chaîne agroalimentaire lors des négociations commerciales. Yohann Barbe, membre du bureau de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) explique :
« Aujourd’hui, je vends mon lait à Savencia (groupe agro-alimentaire, ndlr), alors que je ne sais même pas combien va coûter le prix du lait au 1er février parce qu’on n’a pas trouvé d’accord avec eux en décembre »
Les agriculteurs s’agacent aussi, et surtout, de l’inflation des normes européennes imposées sur les productions agricoles. Ils pointent la contrariété des directives européennes qui adoptent des normes nationales toujours plus contraignantes.
Blocage des autoroutes
Pour signifier leurs mécontentements, les agriculteurs ont commencé à bloquer les autoroutes dans le Sud de la France. Depuis jeudi dernier, une portion de l’autoroute A64, entre Toulouse et Bayonne, a été bloqué par les manifestants avant de s’étendre à l’A62 au niveau d’Agen.
Pressé par la contestation, le gouvernement a repoussé « la présentation de son projet de loi » sur le renouvellement des générations en agriculture. Le Premier ministre Gabriel Attal s’est notamment entretenu, lundi, avec le président de la FNSEA Arnaud Rousseau qui a indiqué que les actions des agriculteurs continueraient « tant qu’il n’y aurait pas de décisions concrètes ».
La grogne a pris cependant un virage dramatique ce mardi matin avec le décès d’une jeune agricultrice, à Pamiers, percuté par une voiture qui fonçait sur un barrage routier d’agriculteurs. Deux autres personnes ont été blessées dans l’accident survenu « sur les lieux de la manifestation agricole » d’après un communiqué de la préfecture de l’Ariège.
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