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France : nouvelle plainte contre un soldat franco-israélien pour « génocide »

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et trois associations palestiniennes ont déposé ce mardi une plainte avec constitution de partie civile à l’encontre d’un soldat franco-israélien. Elles l’accusent, à partir d’une vidéo, de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide, torture et complicité de ces crimes commis contre des Palestiniens ». Explications.

Plusieurs associations déposent plainte, ce mardi, avec constitution de partie civile contre un soldat franco-israélien, accusé de torture, crime contre l’humanité et génocide à l’encontre de civils arrêtés à Gaza en janvier 2024. La plainte se fonde sur une vidéo, publiée le 19 mars, dans laquelle le soldat identifié, Yoel O., filme et insulte (en français) des détenus palestiniens vêtus de combinaisons blanches, les mains attachées et les yeux bandés.

Une vidéo « choquante et abjecte »

La plainte déposée est portée par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et trois associations palestiniennes (Al-Haq, Al Mezan Center, et le Centre palestinien pour les droits de l’homme). Selon les éléments recueillis, le soldat visé par la plainte aurait reconnu être à l’origine de la vidéo incriminée.

Cette vidéo « choquante et abjecte », publiée le 19 mars sur X, montre un homme entravé, les yeux bandés, à moitié dévêtu, avec une corde autour du cou, en train d’être extrait d’un camion. Une voix off commente : « T’as vu ces enculés, mon neveu ? […] il s’est pissé dessus. Je vais te montrer son dos, tu vas rigoler, ils l’ont torturé pour le faire parler ».

La vidéo continue en montrant plusieurs hommes entassés, entravés, que la voix interpelle et insulte à plusieurs reprises, en leur demandant : « Vous étiez contents le 7 octobre ? ».

Des méthodes de tortures systémiques

La plainte dénonce les mauvais traitements infligés aux prisonniers gazaouis, soumis à des sévices physiques, des passages à tabac, des noyades, des électrocutions ainsi que des sévices sexuels et psychologiques. Clémence Bectarte, avocate de la FIDH, dénonce le caractère « systémique » de ces pratiques :

« Ce sont des schémas qu’on a beaucoup retrouvés dans des témoignages qui ont été collectés directement à Gaza, auprès de victimes rescapées. Des témoignages décrivant la présence de mineurs, des enfants arrêtés et soumis aux mêmes actes de torture (…). Ça correspond à des schémas de perpétration qui sont systématiques. »

Les associations appuient leur plainte sur des rapports d’organes de l’ONU documentant les mauvais traitements subis par les prisonniers palestiniens, souvent détenus sans aucune charge.

Une première plainte classée par le parquet

Une première plainte contre X avait été déposée en avril par les trois associations contre le soldat pour les mêmes faits. Elle avait été classée en septembre par le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui avait estimé que les faits étaient « insuffisamment caractérisés ».

« Nos organisations se constituent partie civile pour combattre l’inertie du parquet » précise les trois associations dans leur communiqué commun. En effet, le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile permet de saisir directement un juge d’instruction pour relancer l’enquête.

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