Emmanuel Macron a fait son choix ce matin. François Bayrou est le quatrième Premier ministre nommé, après la chute de l’éphémère gouvernement de Michel Barnier. Allié historique du président, sa nomination a déjà suscité de vives réactions dans la classe politique française. Explications.
« Le président de la République a nommé M. François Bayrou Premier ministre, et l’a chargé de former un gouvernement », selon un communiqué de l’Élysée, paru ce vendredi. François Bayrou succède à Michel Barnier qui a démissionné le 5 décembre après un vote de censure historique à l’Assemblée, mettant fin à ses trois mois de mandat.
La nomination d’un allié historique
François Bayrou a été nommé Premier ministre ce vendredi 13 décembre par Emmanuel Macron, après un délai dépassant la promesse initiale d’une annonce sous 48 heures.
Le patron du Modem devra former un gouvernement capable de résister à une Assemblée nationale fragmentée et de faire adopter un budget pour 2025. Fidèle allié de Macron depuis 2017, il fait face à des défis politiques majeurs. Face à la presse, il a souligné mesurer « la difficulté de la tâche » :
« Tout le monde se dit qu’il y a un chemin à trouver qui réunisse les gens au lieu de les diviser. Je pense que la réconciliation est nécessaire »
Aucune garantie de soutien politique
François Bayrou fait face à un paysage politique fragmenté pour former son gouvernement. À droite, Les Républicains restent hésitants et conditionnent leur soutien à son projet. « C’est ensuite que nous pourrons décider d’une éventuelle participation », a affirmé Laurent Wauquiez.
À gauche, les Insoumis ont déclaré qu’ils voteront la censure, tandis que les Écologistes menacent de le renverser s’il ne change pas de politique économique et s’il garde « Bruno Retailleau à l’Intérieur ». Les socialistes ne « participeront pas » au nouveau gouvernement et précisent que leurs « votes » dépendront des engagements du nouveau Premier ministre.
Le Rassemblement national, pour sa part, précise qu’« il n’y aura pas de censure a priori ». Pour Marine Le Pen, un « prolongement du macronisme » avec François Bayrou « ne pourrait mener qu’à l’impasse ».
Sous la menace d’un procès
François Bayrou devra également faire face à une menace judiciaire alors qu’il prend ses fonctions. Il sera rejugé dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem, après que le parquet a fait appel de sa relaxe en février 2023.
Accusé de « complicité de détournements de fonds publics européens », il pourrait devenir le premier Premier ministre en exercice à comparaître devant la justice si le procès en appel a lieu pendant son mandat.
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