Ce jeudi 5 septembre, Amnesty International a publié les résultats de son enquête menée sur une période de huit mois. Elle accuse Israël d’avoir détruit de manière « injustifiée » des quartiers entiers de Gaza pour y établir une zone tampon. L’ONG qualifie ces destructions de « contraires au droit international humanitaire ». Zoom.
Amnesty International appelle à l’ouverture d’une enquête internationale pour « crimes de guerre » contre l’armée israélienne, qui a détruit de manière « injustifiée » des quartiers entiers de Gaza le long de la frontière avec Israël pour créer une zone tampon.
Entre octobre 2023 et mai 2024, « des milliers d’habitations et des terres ont été rendues inhabitables », rapporte l’ONG, qui publie ce jeudi 5 septembre les conclusions de son enquête sur huit mois de destructions à l’Est de Gaza par l’armée israélienne.
Une campagne de ruine incessante à Gaza
Dans son rapport publié le 5 septembre, Amnesty International révèle que l’armée israélienne a « délibérément et systématiquement » démoli des structures dans quatre zones de Gaza après en avoir pris le contrôle, sans combats. Erika Guevara-Ross, directrice générale d’Amnesty international, commente :
« La campagne de ruine incessante de l’armée israélienne à Gaza est une campagne de destruction injustifiée. Le droit international humanitaire interdit la destruction des biens d’un adversaire, sauf si celle-ci est justifiée par une nécessité militaire impérieuse »
L’ONG, qui s’appuie sur des images satellites, des témoignages et des vidéos, estime que plus de 90 % des bâtiments dans ces zones ont été « détruits ou gravement endommagés », et que 59 % des cultures ont été détériorées. Ces destructions couvrent une bande de 1 à 1,8 km le long de la ligne de démarcation, affectant au total 58 km², soit environ 16 % du territoire de Gaza.
L’ONG réclame une enquête pour « crime de guerre »
Amnesty International affirme que les destructions massives commises par l’armée israélienne à Gaza, pour créer une zone tampon « ne doit en aucun cas constituer une sanction collective pour la population civile palestinienne qui vivait dans ces zones ». « Ces destructions injustifiées doivent donc faire l’objet d’une enquête pour crime de guerre », conclut l’ONG
« Compte tenu des éléments de l’enquête démontrant que certaines destructions d’habitations et d’autres biens de caractère civil visaient à punir des civil·es pour des attaques de groupes armés, ces agissements doivent également faire l’objet d’une enquête pour le crime de guerre de sanction collective »
« Aucun objectif militaire ne saurait justifier l’ampleur de ces destructions » souligne l’ONG, qui affirme notamment avoir contacté les autorités israéliennes début juillet sans jamais obtenir de réponse.
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