Les réservistes de l’armée israélienne sont de moins en moins nombreux à répondre à l’appel du gouvernement pour retourner à Gaza. Entre doute, épuisement et peur, selon le journal israélien Haaretz, certaines unités de l’armée comptent aujourd’hui jusqu’à 50% d’effectifs en moins. Focus.
Depuis le 18 mars dernier, Israël a repris son offensive génocidaire sur Gaza. Benyamin Netanyahou affirme désormais vouloir s’emparer de « vastes zones » de l’enclave palestinienne. Mais l’armée israélienne, largement dépendante de ses réservistes, a-t-elle les ressources nécessaires pour poursuivre ce massacre sans fin ? Selon Haaretz, certaines unités affichent aujourd’hui un déficit de près de 50 % de leurs effectifs.
Des doutes sur les objectifs du gouvernement israélien
Après le 7 octobre 2023, plus de 350 000 réservistes avaient immédiatement rejoint les rangs de l’armée israélienne. Aujourd’hui, les effectifs s’amenuisent, et nombreux sont ceux qui remettent en question les objectifs du conflit. De nombreux soldats refusent de répondre à l’appel, invoquant des raisons morales ou un épuisement total.
Haïm Har Zahav, l’un des premiers réservistes mobilisés, s’est engagé sans hésitation. Mais après deux missions à Gaza, il décide d’abandonner. « Après mon deuxième séjour à Gaza, j’ai compris qu’il n’y avait pas de véritable but, que les otages ne seraient pas libérés parce que le gouvernement israélien ne faisait rien pour ça. »
« Entre ma première et ma deuxième mission, de moins en moins de soldats se sont présentés. Le coût est trop élevé, que ce soit pour la famille, le travail, etc. Il y a eu une baisse massive. »
Epuisement physique et mental
Pour autant, le massacre de plus de 50 000 civils gazaouis par l’armée israélienne ne semble pas être la principale source d’inquiétude des réservistes réfractaires. Haïm Har Zahav confirme que, dans les rangs de Tsahal, « l’état d’esprit général est que les Palestiniens de Gaza ne sont que des dommages collatéraux ».
Lire sur le sujet : Gaza : un burn out général s’empare des réservistes israéliens
L’épuisement reste la principale raison des refus de mobilisation. Raz, qui préfère garder l’anonymat, a été mobilisé deux fois à Gaza depuis le 7 octobre. S’il n’a pas déserté, il refuse néanmoins d’y retourner. « Quand tu pars à la guerre, tu as peur de ne pas revenir. J’ai passé plus de cent jours à Gaza. C’est épuisant, physiquement et mentalement. (…) Aller me battre à nouveau, c’est au-dessus de mes forces. »
À ce jour, plus de 500 soldats israéliens ont été tués et des milliers blessés, selon l’armée israélienne. Pendant ce temps, le carnage continue à Gaza, où l’ONU estime que 70 % des victimes sont des femmes et des enfants.
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