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Gaza et le vrai visage du sionisme

Gaza et le vrai visage du sionisme Mizane.info

Ecrivain et essayiste, fondateur de l’académie de philosophie l’Olivier, Sofiane Meziani se livre à une critique radicale de l’idéologie politique fondatrice de l’Etat d’Israël sur la terre de Palestine. « Le sionisme, écrit-il, est une doctrine politique d’extension de l’Occident coloniale qui trouve sa justification dans une lecture intégriste et extrémiste des récits bibliques. » Un texte à lire sur Mizane.info.

Gaza est devenue une grande école à ciel ouvert où l’on apprend, bien plus que sur n’importe quel banc d’université, ce qu’est véritablement le sens de la liberté, de la justice, de la dignité humaine, de la morale, autant de valeurs réduites dans nos programmes scolaires à de sèches notions de bac. Le sang de ses martyrs nous en apprend bien plus que l’encre des philosophes. L’attaque du 7 octobre a ouvert une nouvelle page dans l’histoire et a fragilisé plus que jamais l’entité sioniste. Et contrairement à ce que véhicule la propagande sioniste qui possède de puissants relais médiatiques en France, il ne s’agit pas d’une guerre entre Israël et le Hamas, stratégie médiatique de diversion, mais d’un nettoyage ethnique de toute une population qui s’inscrit dans un programme mortifère d’expansion d’Israël dans la région.

Une désacralisation d’Israël

L’attaque du 7 octobre a révélé au grand jour que derrière la puissance matérielle de l’armée israélienne se cachent des soldats faibles d’esprits qui, faute de courage pour affronter la résistance palestinienne sur le terrain, terrorisent les femmes et les enfants tout en désertant lâchement leur propre unité de force. En effet, cette attaque surprenante a touché l’égo d’Israël, en révélant les failles de sa pseudo-puissance, démystifiant ainsi son Égoïsme sacré.

L’État d’Israël n’est une puissance qu’aux yeux de l’impérialisme occidental et de ses sbires arabes car ce dont nous sommes témoins en réalité, notamment depuis le 7 octobre, c’est de l’imposture d’une idéologie qui n’a de « puissance » que le nom. Quelle est donc l’origine de cette imposture ? Et sur quoi se fonde-t-elle ? Le sionisme est au judaïsme ce que l’Inquisition est au christianisme et DAESH à l’islam. Il s’agit d’une doctrine politique d’extension de l’Occident coloniale qui trouve sa justification dans une lecture intégriste et extrémiste des récits bibliques.

L’imposture du sionisme

Plus clairement, le sionisme s’est fondé en instrumentalisant l’Ancien Testament, réduisant le Dieu universel d’Abraham à un Dieu partiel et partial n’ayant d’yeux que pour son « peuple élu » auquel il aurait promis une partie de la terre qui s’étend du Nil à l’Euphrate. Et pour mieux crypter son imposture, l’idéologie sioniste a théologisé l’Holocauste pour donner une dimension sacrée au massacre des Juifs et ainsi insérer dans un plan divin le mythe d’une « terre promise » en réponse au sort des Juifs victimes du nazisme. Il faut donc veiller à distinguer la lecture politique et tribale du sionisme de la lecture spirituelle et universaliste des prophètes descendants d’Israël.

Le sionisme ne naît pas du judaïsme qui n’en a été que l’instrument, il est le produit du colonialisme européen du XIXe siècle. Le démasquer est la meilleure façon d’empêcher qu’il se confonde avec le judaïsme prophétique. Car la religion juive se trouve prise en otage par ce sionisme tribal qui répand le sang en se nourrissant d’un Égoïsme sacralisé devant lequel s’est lâchement agenouillé une bonne partie de la classe politique française. Le combat contre le sionisme est, au fond, indissociable de la lutte contre l’antisémitisme. Il nous est même permis d’affirmer que l’entité sioniste s’est nourri d’une importante dose d’antisémitisme.

Les Juifs, aux yeux de ces sionistes, pour la plupart athées et agnostiques, n’étaient qu’un simple outil de peuplement. Leur programme consistait à créer une colonie de peuplement en chassant les Palestiniens de leur terre et en encourageant l’immigration sélective de Juifs ayant des compétences techniques et de la richesse matérielle, sans égard pour les plus démunis, pour rejoindre une terre qui leur a été promise, moins par la Bible que par la déclaration de Balfour. C’est ainsi que naît le lent génocide du peuple palestinien.

Des crypto-antisémites

C’est dire aussi toute l’hypocrisie qu’incarnait la manifestation du dimanche 12 novembre à Paris contre « l’antisémitisme » qui était davantage portée par un lobby sioniste préoccupé par ses intérêts politiques et économiques que par une communauté juive touchée dans sa foi. Plus grave encore, « la lutte contre l’antisémitisme » qui a faussement mobilisé ces quelques milliers de personnes, dont une bonne part de crypto-antisémites, dans cette manifestation de la honte ne fut qu’un prétexte de plus pour couvrir le massacre délibéré du peuple palestinien.

Le lobby sioniste possède un tel pouvoir qu’il est capable d’infléchir l’action des politiques et de conditionner l’opinion publique. Il n’est donc pas étonnant de voir que toutes les marionnettes politiques à la solde de l’entité sioniste étaient, sans dignité aucune, en première ligne de cette prétendue manifestation contre l’antisémitisme. D’ailleurs, tout candidat à la Présidence de la République espérant gagner l’Élysée doit se rendre en Israël pour recevoir son investiture médiatique.

Aussi, ne faut-il pas se laisser intimider par le terrorisme intellectuel du lobby sioniste qui fait de l’antisionisme un délit d’opinion et du soutien à la Palestine un crime en dressant systématiquement l’épouvantail de l’antisémitisme comme instrument de neutralisation de toute critique du sionisme. Le massacre aveugle que l’État israélien perpétue est le signe d’un pouvoir fragilisé qui semble toucher à sa fin.

Par ailleurs, nous saluons le peuple français qui dans sa majorité se démarque de la position officielle de la France qui se fait complice du génocide en cours à Gaza, notamment en appliquant des sanctions, même symboliques, aux dirigeants de la Résistance palestinienne tandis que le gouvernement israélien reste impuni pour sa politique génocidaire.

La France : une dictature intellectuelle ?

Notre démocratie en ruine semble sécréter une dictature à peine déguisée, celle du pouvoir hégémonique de l’opinion dominante, façonnée par une élite médiatique, qui produit une pensée unique avec ses forteresses et ses chiens de garde. Cette tyrannie du conformisme intellectuelle, qui se fait de plus en plus intimidante, empêche toute pensée critique ; ainsi, se conformer à l’ordre établi devient plus confortable pour les « nouveaux chiens de garde » du système.

Hier, l’intellectuel trouvait son mérite dans le combat contre la judéophobie ; aujourd’hui il gagne misérablement son pain en surfant sur la vague islamophobe et plus grave encore en transformant l’Holocauste en une véritable industrie politique justifiant les crimes commis en Palestine, plus précisément, en instrumentalisant lâchement et hypocritement la souffrance de millions de nos coreligionnaires juifs, victimes de la Shoah, à des fins politiques. Il n’échappe à aucun esprit lucide que le terme « antisémite » est devenu un moyen stratégique de disqualifier toute position critique vis-à-vis de l’État d’Israël.

Les pseudos-héritiers du célèbre « J’accuse » sont devenus de vrais clercs médiatiques confortablement acclimatés à l’ordre institutionnel. Et leur duplicité est un secret de polichinelle car dire la plupart d’entre eux, en réalité, nourrissent en eux-mêmes un antisémitisme primaire caché sous le masque hypocrite d’un soutien pro-israélien par pure soif de pouvoir et de reconnaissance. Aussi, ne faut-il pas se laisser prendre au piège de cette dictature intellectuelle qui mine le discours critique notamment sur la question palestinienne.

« L’erreur » des Palestiniens…

Il faut rappeler à ceux qui sont frappés d’amnésie que l’attaque du 7 octobre venait particulièrement répondre à la punition collective que l’entité sioniste infligeait, sous forme de blocus et d‘agressions répétitives, à l’éternel peuple de Gaza depuis 2006 pour avoir fait le « mauvais choix démocratique » d’élire massivement le Hamas lors des élections législatives. Israël et tous ses complices occidentaux reprochent, plus clairement, au peuple palestinien de n’avoir pas fait le « bon choix » au moment des élections en 2006 en votant pour le Hamas qui, rappelons-le, a été élu démocratiquement et sous le contrôle même d’Israël et des États-Unis.

Aujourd’hui les Palestiniens paient le prix de leur choix démocratique ! Ils ont commis « l’erreur » de voter selon leurs propres aspirations et leur conception de la liberté, au lieu de voter dans le sens des intérêts économiques de l’Occident colonial qui instrumentalise la démocratie au profit d’un capitalisme prédateur qui fait bon marché avec le sionisme ravageur. L’Occident colonial est un marchand de démocratie lucrative et non un défenseur de droits et de liberté démocratiques.  C’est dire toute l’hypocrisie qui anime certains dirigeants occidentaux qui ne chantent les louanges de la démocratie que quand elle sait se montrer rentable économiquement.

Une éthique de la Résistance

La stratégie de diabolisation du Hamas peut-elle encore tenir devant ces images surprenantes, que BFM s’interdit de diffuser, montrant les sourires et les chaleureuses salutations que les otages du Hamas échangeaient avec leurs soldats au moment de leur libération ? Une telle attitude ne témoigne-t-elle pas du respect et de la bienveillance que ce mouvement de résistance leur accordait, à la grande surprise du public biberonné aux médias mainstream ? Un tel comportement ne contraste-t-il pas radicalement avec la manière abjecte dont les soldats israéliens traitent, quant à eux, les prisonniers palestiniens dont une écrasante majorité d’enfants mineurs ?

Un tel comportement n’oblige-t-il pas l’opinion publique à remettre en cause la fausse réputation de terroriste que l’Occident colonial a collée au Hamas pour disqualifier sa lutte pour la libération de la Palestine ? En effet, la politique criminelle d’Israël est essentiellement fondée sur cette fausse représentation occidentale d’un Hamas terroriste, qu’elle dresse comme un épouvantail pour justifier sa répression sanglante contre le peuple palestinien.

L’attaque du 7 octobre était donc une opération de résistance militaire qui visait avant tout les soldats de la force d’occupation sioniste, laquelle malheureusement ne connaît que le langage de la force. Et aujourd’hui il est avéré que la plupart des civils israéliens morts durant cette attaque ont été tués et carbonisés, non par le Hamas, mais par les bombes israéliennes dans le cadre de l’opération « Hannibal ». Que vaut la « puissance » d’un État qui abat ses propres civils, exécute ses propres soldats sur le terrain quand ils affaiblissent leur rang ? Que vaut en effet une telle puissance qui détruit des hôpitaux, massacre des femmes et des enfants ?

Pas de paix sans décolonisation

C’est d’une telle force obscure, cynique et immorale que certains de nos dirigeants politiques se font les alliés en diabolisant le soutien à la Palestine et à sa Résistance ou au mieux en se contentant d’un appel creux à un cessez-le-feu. Mais il faut dire avec force : pas de paix sans un « cessez-la-colonisation ». Les prédicateurs de liberté, d’égalité et de fraternité sont-ils prêts à assumer le poids de leurs discours en appelant à la décolonisation de la Palestine ?

À défaut de courage, ils feraient mieux de cesser de s’ériger hypocritement en défenseurs des principes démocratiques parce qu‘ils sont les premiers à les piétiner comme Israël piétine aujourd‘hui ses propres civils. Plus encore, si le vent venait à tourner, ils seraient les premiers à vendre la France et les Français.

L’histoire de notre cher pays et le sens de sa résistance historique ne devraient-ils pas nous conduire à saluer la dignité de la résistance palestinienne qui contraste nettement avec l’immoralité, le cynisme et la lâcheté de l’armée israélienne ? En se faisant l’alliée de ces criminels qui massacrent des enfants et pillent indignement une population terriblement démunie, la France n’est-elle pas elle-même en train de trahir sa propre mémoire ?

Il est du devoir de chaque citoyen digne de ce nom de délivrer la France du pouvoir obscur d’une poignée de terroristes politiques qui, par le biais d’une stratégie de neutralisation de la conscience critique et d’uniformisation de la société, vise à rendre le peuple plus docile et malléable et ainsi planter les graines subtiles d’une dictature qui aura bonne figure.

Nous nous trouvons, malgré nous, au cœur d’une guerre terminologique qu’il faut mener avec force et courage en rappelant, droit dans les yeux de ceux qui cherchent à nous intimider, le sens des mots qui dépassent leur intelligence, et surtout le sens de l’Histoire qui semble leur avoir échappé.

Sofiane Meziani

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