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Gaza : Israël bloque l’aide humanitaire et réutilise « l’arme de la faim »

Depuis ce dimanche, plus aucune marchandise ne pénètre dans Gaza. Cela fait suite à une décision du gouvernement israélien, refusée par le Hamas, souhaitant prolonger unilatéralement le processus de la première phase du cessez-le-feu. Ce blocage volontaire de l’aide humanitaire a suscité une vague de condamnation de la communauté internationale. Zoom.

Israël a suspendu, à compter de ce dimanche et jusqu’à nouvel ordre, l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Le gouvernement israélien a approuvé unilatéralement, ce samedi, une proposition américaine visant à prolonger la première phase du cessez-le-feu jusqu’à la mi-avril. Le Hamas a rejeté cette offre, préférant préserver les termes de l’accord initial. Face à ce refus, Israël a décidé d’interrompre le cheminement de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne.

Israël veut « se soustraire » de ses engagements

En principe, la deuxième phase de la trêve devait débuter le dimanche 2 février, avec pour objectif un cessez-le-feu permanent et le retrait de l’armée israélienne de Gaza. Selon Israël, le texte d’extension prévoit que « la moitié des israéliens détenus à Gaza, morts et vivants », serait restituée dès l’entrée en vigueur de l’accord.

Les derniers captifs seraient ensuite libérés « à la fin, si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent ». Le Hamas a refusé cette option, estimant qu’elle permettrait à Israël de « se soustraire » à ses engagements. L’organisation palestinienne a qualifié de « crime de guerre » la décision israélienne de bloquer l’aide destinée au territoire, où quelque 2,4 millions de Palestiniens sont assiégés depuis octobre 2023.

Condamnation de l’ONU

L’ONU a exhorté Israël à revenir sur cette décision. Le secrétaire général Antonio Guterres a ainsi réclamé « un retour immédiat de l’aide humanitaire dans Gaza », appelant « toutes les parties à faire le nécessaire pour éviter une reprise des hostilités ».

« Le droit international humanitaire est clair : nous devons être autorisés à accéder au territoire pour fournir une aide vitale et essentielle », a insisté le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Thomas Fletcher. L’Union européenne a, de son côté, met en garde le gouvernement israélien contre les « conséquences humanitaires » du blocus imposé à l’aide humanitaire.

« Il est crucial de maintenir le cessez-le-feu et l’acheminement de l’aide » pour Gaza, a déclaré le secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Jagan Chapagain.

L’Arabie saoudite dénonce « un outil de chantage »

Les médiateurs qataris et égyptiens ainsi que l’Arabie saoudite ont dénoncé cette décision israélienne, le qualifiant de « violation flagrante de l’accord » de cessez-le-feu et accusant Israël « d’utiliser la faim comme une arme contre le peuple palestinien ».

L’Arabie saoudite a notamment dénoncé une « punition collective » et a accusé Israël d’exploiter l’aide humanitaire comme « un outil de chantage ». « Il s’agit d’une violation manifeste du droit international (…) au vu de la catastrophe humanitaire à laquelle le peuple palestinien frère est confronté », a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.

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