Le 31 décembre, huit députés de la coalition gouvernementale israélienne siégeant à la commission des Affaires étrangères et de la Défense ont adressé une lettre au ministre de la Défense, Israël Katz. Ces députés, issus des partis les plus à droite de la coalition, ont exigé un renforcement du blocus de Gaza, non seulement dans le nord du territoire mais sur l’ensemble de l’enclave.
Recommandations radicales pour Gaza
Dans leur lettre, publiée par le site Spirit Of Free Speech, les députés critiquent les pratiques actuelles de l’armée israélienne dans le nord de Gaza, où un blocus strict et des opérations militaires sont en cours. Ils déplorent que Tsahal « ne considère pas, comme c’est l’usage dans le droit international et dans toutes les armées occidentales, les habitants restés sur place comme des ennemis ». Les signataires proposent une intensification des opérations, suggérant de viser toute personne se déplaçant dans la zone sans drapeau blanc, une fois les évacuations humanitaires terminées.
Les députés formulent trois demandes prioritaires :
Destruction totale des infrastructures énergétiques, incluant le carburant, les panneaux solaires et les équipements connexes.
Élimination des sources de nourriture et d’eau, ainsi que des dispositifs permettant leur accès, tels que les pompes à eau.
Neutralisation à distance de toute présence humaine dans les zones concernées, principalement par des bombardements aériens.
Ils appellent également Tsahal à intervenir après ces actions pour un « nettoyage complet » des zones considérées comme des bastions ennemis.
Les signataires et leur influence
La lettre a été signée par des députés de plusieurs partis : Amit Halevy, Nissim Vaturi et Ariel Kellner (Likoud), Osher Shekalim (Likoud), Zvi Sukkot et Ohad Tal (Sionisme religieux), Limor Son Har-Melech (Pouvoir juif), et Avraham Bezalel (Shas). Ces parlementaires représentent l’aile la plus à droite de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, mais leurs positions font largement obstacle aux orientations du gouvernement, considérées comme le plus à droite de l’histoire d’Israël.
Ariel Kellner, l’un des signataires, est par ailleurs président du groupe multipartite sur les relations entre Israël et le Parlement européen, et il se rend régulièrement à Bruxelles. Ce rôle pourrait poser des questions sur la réception de ses positions radicales sur la scène internationale.
Des divergences internes
Les députés critiquent également l’absence de contrôle total sur certaines zones de Gaza malgré les opérations militaires intensives menées par Israël. Ils dénoncent les pertes humaines israéliennes dans ce qu’ils qualifient de « guerre d’usure » et appellent à une « victoire décisive ». Conformément au « Plan des généraux », ils préconisent une approche plus agressive pour mettre fin à la présence du Hamas et éviter une prolongation du conflit.
Ce document illustre les tensions au sein de la classe politique israélienne quant à la gestion du conflit à Gaza et reflète les divergences entre une approche graduelle et une volonté de solution radicale.
