Ce mercredi 7 août, la Turquie a déposé une requête auprès d’un tribunal des Nations Unies pour se joindre au procès pour génocide, intenté par l’Afrique du Sud, contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Zoom.
Trois mois après l’avoir annoncé, la Turquie a officiellement rejoint l’Afrique du Sud dans sa plainte contre Israël pour « génocide » à Gaza. Cet acte marque une étape supplémentaire pour dénoncer, sur la scène internationale, les souffrances endurées par les Palestiniens.
L’Afrique du Sud avait initié sa procédure fin 2023 devant la CIJ, la plus haute juridiction des Nations unies, alléguant que l’offensive israélienne à Gaza viole la convention de l’ONU sur le génocide de 1948.
« Les crimes commis par Israël ne resteront pas impunis »
Une délégation de parlementaires turcs, accompagnée de l’ambassadeur de Turquie aux Pays-Bas, s’est rendue à La Haye au siège de la Cour internationale de Justice (CIJ). Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Öncü Keçeli, indique que cette « déclaration d’intervention » est basée sur l’article 63 du Statut de la CIJ et que « aucun pays au monde n’est au-dessus du droit international » :
« L’affaire portée devant la CIJ est extrêmement importante pour garantir que les crimes commis par Israël ne resteront pas impunis »
Cette initiative intervient dans un contexte de tensions accrues après la mort à Téhéran du responsable politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, considéré comme proche du président turc Recep Tayyip Erdogan. En signe de protestation face au génocide en cours à Gaza, la Turquie a suspendu ses relations commerciales avec Israël et a bloqué toute coopération avec cet État à l’Otan.
Cependant malgré les appels à empêcher le passage du pétrole azerbaïdjanais, qui transite par la Turquie et constitue environ 40 % des approvisionnements annuels d’Israël, Ankara n’a pas encore pris cette mesure.
Une procèdure en cours depuis fin 2023
L’Afrique du Sud a lancé une procédure devant la Cour internationale de justice (CIJ) fin 2023, accusant Israël de violer la convention de l’ONU sur le génocide de 1948 avec son offensive à Gaza. Depuis, la Colombie, la Libye, l’Espagne, le Mexique et les Palestiniens, en tant qu’observateurs à la CIJ, ont rejoint la plainte.
Le 26 janvier, la CIJ a ordonné à Israël de « prévenir les actes de génocide » pendant ses opérations à Gaza et de permettre un « accès sans entrave » aux enquêteurs de l’ONU. En juin, la Cour a également ordonné à Israël de garantir un « accès sans entrave aux enquêteurs.
Le mois dernier, la Cour a jugé illégale l’occupation israélienne des territoires palestiniens depuis 1967, demandant son arrêt immédiat. Bien que les ordonnances de la CIJ soient juridiquement contraignantes, la Cour n’a pas les moyens concrets pour les faire appliquer.
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