L’armée israélienne a bien utilisé bien des civils gazaouis comme boucliers humains durant son génocide dans l’enclave palestinienne. En début d’année, le Comité international de la Croix-Rouge avait recueilli plusieurs témoignages confirmant cette pratique. Sous la pression internationale, la police militaire israélienne a été contrainte d’ouvrir une enquête. Focus.
Un civil gazaoui attaché à une corde et envoyé dans un tunnel. Un autre, contraint de revêtir un uniforme israélien avant d’être forcé à fouiller une maison. Un dernier, ligoté, les mains dans le dos, servant de protection aux soldats postés derrière lui. Ces scènes, documentées par des vidéos, illustrent l’usage de boucliers humains par l’armée israélienne, un acte reconnu comme crime de guerre.
Des animaux remplacés par des humains
Des Gazaouis, choisis arbitrairement, ont été détenus sans motif pendant plusieurs jours, voire des semaines, par l’armée israélienne. D’après Haaretz, certains auraient même été contraints de manipuler des explosifs sans aucune protection.
À mesure que le génocide s’intensifiait, le recours aux boucliers humains est devenu systématique. Les chiens de l’unité canine israélienne, spécialisés dans le déminage, ayant été tués, blessés ou déplacés vers le Liban, des civils palestiniens innocents auraient été utilisés pour les remplacer.
Dénudés, terrorisés, des Palestiniens sont attachés devant un véhicule militaire israélien à Gaza pour lui servir de boucliers humains.
— Claude El Khal (@claudeelkhal) July 5, 2024
Pourquoi les médias, malgré la foule de preuves accablantes, ne parlent jamais de cette pratique très répandue au sein de l’armée israélienne? pic.twitter.com/HCMO7XLkcT
Des médecins utilisés comme boucliers humains
« C’était une expérience terrifiante », témoigne Khaled Alser. Ce médecin gazaoui a été arrêté le 25 mars 2024 à l’hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza. « Ils nous ont arrêtés par groupes de cinq, nous ont complètement déshabillés. Nous étions nus, les mains attachées avec des liens en plastique rigide », décrit-il.
Transféré en Israël, il est passé par le centre de détention militaire de Sde Teiman, surnommé « le Guantanamo israélien ». Relâché en septembre dernier, il n’a fait l’objet d’aucune charge ni jugement. Avant son incarcération, il affirme avoir été contraint d’exécuter des tâches militaires.
« Ils m’ont utilisé comme bouclier humain. Ils m’ont forcé à transporter deux bidons de fuel pour allumer un générateur situé près de l’hôpital, en pleine nuit, dans une zone dangereuse. »
La police israélienne ouvre une enquête
Vingt-trois autres médecins de Gaza, également arrêtés, dénoncent des sévices dans un rapport publié par l’ONG israélienne Physicians for Human Rights. « Un médecin nous a confié qu’un soldat l’avait obligé à porter un uniforme militaire israélien pour aller donner des instructions aux civils », relate Naji Abbas, directeur du département « Prisonniers ».
Face aux protestations internationales, la police militaire israélienne a ouvert des enquêtes sur au moins six cas d’utilisation de civils palestiniens comme boucliers humains. Selon Physicians for Human Rights, 250 médecins et infirmiers gazaouis ont été arrêtés depuis le début du conflit. Près de 150 seraient toujours détenus en Israël.
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