Le Canada a annoncé, ce mardi, l’arrêt de ses exportations d’armes vers Israël après un vote non contraignant des députés la veille. Le parlement canadien affirme que « la réalité sur le terrain » ne permet plus de poursuivre ces transferts d’armes. Focus
Le Canada a décidé de cesser l’exportation d’armes vers Israël, selon une source gouvernementale. Cette décision fait suite à une évaluation de la situation sur le terrain, jugée « incompatible avec la poursuite de ces exportations ».
En 2021 et 2022, le Canada a exporté respectivement 26 et 21 millions de dollars canadiens d’armes vers Israël, le plaçant parmi les 10 principales destinations des exportations d’armes canadiennes.
Une position critique de l’opération militaire israélienne
Le Parlement canadien a adopté, lundi 18 mars, une motion non contraignante en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat » et demandant au gouvernement de « cesser l’approbation et le transfert » d’armes à « destination d’Israël ». La cheffe de la diplomatie canadienne Mélanie Joly, précise :
« Depuis le 7 octobre, nous n’avons approuvé que des permis pour des marchandises non létales. Et compte tenu de l’évolution rapide de la situation sur le terrain, nous n’avons approuvé aucun permis depuis le 8 janvier »
Le premier ministre Justin Trudeau a adopté, au fil des mois, une position de plus en plus critique à l’égard de l’opération militaire menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Lundi en fin de journée, le Parlement canadien a notamment adopté une motion non contraignante appelant la communauté internationale à œuvrer en faveur d’une solution à deux États.
Des poursuites judiciaires dans plusieurs pays
Le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz a qualifié de « malheureuse » la décision canadienne qui « sape le droit d’Israël de se défendre ». « L’histoire jugera durement cette décision du gouvernement canadien », a-t-il ajouté dans un récent communiqué.
Sur son compte X, le sénateur Bernie Sanders a, au contraire, salué la décision du Canada « compte tenu de la catastrophe humanitaire à Gaza ». Il critique notamment les États-Unis qui « ne devraient pas fournir un sou de plus à la machine de guerre de Netanyahou ».
La question de la livraison d’armes à Israël a déclenché des poursuites judiciaires dans plusieurs pays. Au Canada, une coalition d’avocats et de citoyens d’origine palestinienne avait déposé début mars une plainte contre le gouvernement canadien visant à suspendre les exportations d’armes vers Israël.
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