La guerre menée par Israël à Gaza depuis plus de 11 mois provoque une « dévastation économique d’une ampleur stupéfiante » dans le territoire et, par ricochet, en Cisjordanie, dénonce un rapport de l’ONU publié jeudi. Les auteurs du rapport estiment que le PIB de Gaza « a chuté de 81% au cours du dernier trimestre 2023 ». Explications.
Le génocide en cours à Gaza, mené par Israël, provoque une « dévastation économique d’une ampleur stupéfiante » dans l’enclave palestinienne ainsi qu’en Cisjordanie, indique un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement publié ce jeudi.
Le document révèle une grave crise économique à Gaza, marquée par un effondrement du PIB par habitant, une pauvreté généralisée et une montée en flèche du chômage.
Le produit intérieur brut de Gaza a chuté de 81 %
Dans la bande de Gaza, l’offensive militaire israélienne « a provoqué des crises humanitaire, environnementale et sociale sans précédent et a transformé la région, qui est passée d’une situation de sous-développement à une situation de dévastation », souligne un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Les auteurs du rapport estiment que le produit intérieur brut (PIB) de Gaza « a chuté de 81 % au cours du dernier trimestre 2023, entraînant une contraction de 22 % sur l’ensemble de l’année ».
« Les destructions ont également touché de plein fouet le secteur privé, 82 % des entreprises, moteur essentiel de l’économie de Gaza, ayant été endommagées ou détruites »
Au début de l’année 2024, entre 80 et 96 % des biens agricoles de Gaza – y compris les systèmes d’irrigation, les fermes d’élevage, les vergers, les machines et les installations de stockage – « ont été décimés aggravant ainsi les niveaux déjà élevés d’insécurité alimentaire ».
La Cisjordanie et Jérusalem sont également touchées
La guerre a également provoqué un déclin économique « aussi rapide qu’alarmant » en Cisjordanie. Alors que la Cisjordanie affichait une croissance de 4% sur les 9 premiers mois de l’année dernière, l’optimisme a été « anéanti par une contraction sans précédent de 19% au 4e trimestre entraînant une baisse substantielle du niveau de vie et des revenus des ménages ».
Même Jérusalem-Est est durement touchée. Le rapport précise que « 80% des entreprises de la vieille ville » ont cessé leurs activités. L’expansion des colonies, la confiscation des terres, la démolition des structures palestiniennes, l’augmentation de la violence des colons et un nombre croissant de points de contrôle ont eu un effet délétère sur les activités économiques.
Sur l’ensemble du territoire, la totalité des entreprises font état d’une baisse d’activité et 42,1 % d’une réduction de leurs effectifs. Le taux de chômage a bondi de 12,9 % à 32 %, « érodant gravement la résistance économique des ménages palestiniens et exacerbant les difficultés sociales ».
A lire également :
