En réaction à l’appel de Donald Trump visant à expulser la population palestinienne de Gaza pour en faire une « Riviera » sous contrôle des États-Unis, l’Égypte prépare actuellement un plan global de reconstruction de Gaza sans déplacement forcé des Palestiniens. Explications.
Le plan proposé par l’Égypte prévoit une reconstruction de Gaza en trois étapes sur cinq ans, sans déplacement forcé des Palestiniens. Il inclut trois « zones de sécurité » où les habitants seraient temporairement relogés durant une première phase de « rétablissement précoce » de six mois. Ces zones disposeraient de logements et d’abris mobiles, avec un acheminement d’aide humanitaire.
Une contre initiative à l’appel de Trump
Selon le journal égyptien Al-Ahram, la proposition du Caire envisage la mise en place de « zones sécurisées » où les Palestiniens pourraient résider temporairement pendant que des entreprises de construction égyptiennes et internationales réhabilitent les infrastructures.
L’Égypte a discuté de ce plan avec l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis et des diplomates européens, et cherche des moyens de financer ces travaux, notamment via une conférence internationale.
Cette initiative intervient après la controverse suscitée par l’appel de Donald Trump à expulser les Palestiniens de Gaza, un projet largement dénoncé par les organisations de défense des droits humains comme une potentielle expulsion forcée, ce qui constituerait un crime de guerre.
Une gouvernance sans le Hamas ?
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, en déplacement en Arabie saoudite lundi, a affirmé que les États-Unis restaient ouverts aux alternatives. « Si les pays arabes ont un meilleur plan, alors c’est formidable », a-t-il déclaré sur une radio américaine.
Toute reconstruction dépendra cependant d’un accord sur la deuxième phase du cessez-le-feu, notamment sur la gouvernance future de Gaza. Israël insiste la mise à l’écart politique du Hamas et les donateurs internationaux rechignent à financer un projet de reconstruction tant que le mouvement reste au pouvoir.
Lire sur le sujet : Le projet de Trump pour Gaza est « un autre crime de guerre »
Le plan égyptien propose donc la mise en place d’une administration palestinienne indépendante du Hamas et de l’Autorité palestinienne, chargée de gérer le territoire et les efforts de reconstruction. Le plan prévoit également une force de police palestinienne constituée d’anciens agents de l’Autorité palestinienne restés à Gaza après la prise de contrôle par le Hamas en 2007.
Présentation du plan au sommet arabe
Dimanche dernier, le porte-parole du Hamas, Abdul Latif al-Qanou, a déclaré que le mouvement accepterait un gouvernement d’unité palestinien sans sa participation ou un comité de technocrates pour administrer Gaza. De son côté, l’Autorité palestinienne s’oppose à tout projet l’excluant.
Des représentants de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis et de la Jordanie examineront la proposition lors de la réunion actuelle à Riyad, avant sa présentation au sommet arabe prévu plus tard dans le mois.
A lire également :
