L’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (EuroMed Monitor) a publié, le 18 janvier, un texte appelant la communauté internationale a agir « pour garantir que les responsables du crime de génocide commis à Gaza répondent de leurs actes » et que justice soit faite. Focus.
À la suite de l’annonce d’un accord de cessez-le-feu avec Israël, la communauté internationale doit agir rapidement et de manière décisive pour garantir que les responsables du crime de génocide commis dans la bande de Gaza répondent de leurs actes et que justice soit faite.
Conformément aux obligations qui leur incombent en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et du droit international coutumier, toutes les nations doivent assumer leurs responsabilités respectives et collectives.
Elles doivent établir des procédures transparentes et juridiquement contraignantes afin que les responsables des crimes et des graves violations commis dans la bande de Gaza répondent de leurs actes et qu’ils n’échappent pas aux sanctions. En outre, elles doivent garantir le droit des victimes et de leurs familles à l’indemnisation et à la réparation.
Le cessez-le-feu « ne peut pas être la fin du chemin »
Le cessez-le-feu désespérément nécessaire est arrivé trop tard, après plus de 15 mois de génocide israélien contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, et la communauté internationale, avec toutes ses ressources, n’a pas agi pour empêcher ces crimes ou protéger le peuple.
La communauté internationale est aujourd’hui plus que jamais tenue de travailler sans délai ni excuses pour garantir que la justice, l’obligation de rendre des comptes et la reconstruction urgente de la bande de Gaza soient réalisées. Cela permettra aux 2,3 millions de Palestiniens de vivre à l’abri de la faim et des bombardements et de retrouver le strict nécessaire pour mener une vie décente.
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En raison des effets dévastateurs du génocide – plus de 158 000 Palestiniens tués et blessés, des milliers de familles contraintes de vivre dans des tentes impropres à l’habitation, plus de 75 % des bâtiments de la bande de Gaza détruits et l’ensemble des infrastructures, des systèmes de santé, d’éducation et de justice effondrés. Cet accord de cessez-le-feu ne peut pas être la fin du chemin ; il doit plutôt être le début d’une démarche internationale rigoureuse visant à garantir que ces crimes ne se répètent pas.
Les obligations de la communauté internationale
La communauté internationale doit agir sur trois principaux piliers. Premièrement : arrêter le massacre de ceux qui sont toujours en vie dans la bande de Gaza. Cela implique de fournir des logements temporaires suffisants, de garantir l’entrée et l’accès de l’aide humanitaire, d’éliminer toute restriction ou blocus empêchant la population civile de recevoir des secours, des services hospitaliers, de l’eau et de l’éducation.
Répondre aux besoins des femmes, des enfants et des groupes les plus vulnérables, et d’offrir un soutien social et psychologique pour remédier aux effets psychologiques dévastateurs du conflit, en particulier sur les enfants et les survivants d’attaques. De plus, il faut faciliter les déplacements des patients et des blessés sans restriction arbitraires, élaborer un plan de reconstruction complet qui soit à la mesure de l’ampleur sans précédent des dégâts et mettre l’accent sur la reconstruction des logements et des infrastructures.
Lancer des initiatives de redressement économique en créant des emplois et en aidant les familles affectées, garantir le rétablissement des moyens de subsistance perdus et préserver la dignité de la population.
Garantir la justice et les responsabilités
Deuxièmement : localiser les fosses communes et les victimes et préciser le sort des personnes disparues de force. Pour aider à récupérer les corps sous les débris et les sites d’infiltration, les identifier et permettre aux familles d’enterrer leurs proches dans le respect de leurs croyances religieuses. Il faudra disposer d’équipements, d’équipes techniques et de spécialistes en nombre suffisant.
Chaque étape de la procédure doit également être méticuleusement documentée afin de garantir que les preuves nécessaires seront disponibles pour les procès ou les enquêtes à venir, afin que justice soit faite et que les responsabilités soient établies. Troisièmement : lancer des enquêtes mondiales pour garantir la justice et la responsabilité.
Des litiges et des enquêtes internationales contre Israël doivent être entrepris devant la Commission internationale indépendante d’enquête sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice. Des mesures juridiques et logistiques rigoureuses doivent garantir l’entrée dans la bande de Gaza, la collecte rapide de preuves et la préservation de ces preuves contre tout dommage ou destruction.
Indemnisations et réparations
Les droits et la sécurité des témoins et des victimes pendant leur témoignage doivent être garantis. La collaboration avec les autorités locales, les organisations humanitaires et les organisations internationales sera nécessaire pour garantir un passage sûr aux équipes chargées des enquêtes.
En plus de veiller à ce que toutes les victimes palestiniennes et leurs familles reçoivent une indemnisation et une réparation pour le préjudice causé par les crimes commis par Israël à leur encontre, conformément au droit international, un registre des dommages individuels et collectifs pour toutes les personnes physiques et morales devrait également être établi.
Toute tentative visant à empêcher l’établissement des responsabilités pour les crimes commis à Gaza constitue une violation flagrante des règles du droit international qui s’appliquent à tous, sans exception, et représente une menace sérieuse pour la stabilité régionale et mondiale.
En finir avec la culture de l’impunité d’Israël
Ces efforts soutiennent la culture de l’impunité qui a permis à Israël de lancer neuf séries d’agressions contre la bande de Gaza au cours des dernières années, aggravant les violations des droits des civils palestiniens et maintenant l’occupation illégale du territoire palestinien qui dure depuis plus de 70 ans.
Toutes les parties internationales doivent agir rapidement et de manière décisive pour garantir la justice aux victimes, pour empêcher que ces graves violations ne se reproduisent et pour garantir que les habitants de la bande de Gaza puissent vivre dans la sécurité et la paix, en mettant fin aux effusions de sang et à la dévastation.
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