471 jours de destruction et de massacre ont enfin pris fin à Gaza. Après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu avec Israël, dimanche dernier, les Gazaouis sont désormais confrontés à la disparition de leurs maisons, champs et infrastructures. Tout est à reconstruire. L’urgence est désormais de redonner vie au territoire Palestinien. Focus.
Le cessez-le-feu avec Israël, effectif depuis le 19 janvier, a suscité des scènes de liesse à Gaza. Brandissant des drapeaux palestiniens, les rescapés palestiniens ont célébré leur résilience malgré un génocide unanimement reconnu par les instances internationales. Dès l’annonce, des milliers de gazaouis ont directement rejoint leurs habitations, dans un paysage en ruines.
Une situation catastrophique
La trêve intervient alors que la situation à Gaza est catastrophique. Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 46 700 personnes ont été tuées et plus de 110 000 blessées en 15 mois. Le nombre de morts pourrait monter à plus de 186 000 en incluant les maladies et la faim, selon le journal médical The Lancet.
Presque 2 millions de personnes ont été déplacées. La guerre a détruit 70 % des bâtiments, dont 92 % des maisons et 88 % des écoles. Le déblayage de 40 000 tonnes de débris nécessiterait 14 ans, selon l’ONU. La reconstruction, estimée à 40 milliards de dollars, doit débuter avec les échanges d’otages et l’arrivée de 630 camions humanitaires.
Retrouver la souveraineté alimentaire
« Les agriculteurs de Gaza sont ravis de pouvoir retourner sur leurs terres et de commencer à planter et à cultiver leurs récoltes », déclare dit Samar Abo Saffia, activiste environnementale gazaouie. Pour elle, retrouver la souveraineté alimentaire est essentiel à la reconstruction de l’enclave.
Pour rappel, 68 % des champs, soit plus de 10 000 hectares de terres arables, ont été détruits par les Israéliens et 95 % du cheptel tué. Des associations environnementales dénoncent un « écocide » israélien. Les défis qui se dressent devant la région martyre sont immenses. Mahmoud Alsaqqa, manager de programmes chez Oxfam à Gaza, précise :
« Pour être tout à fait honnête, même si les gens [à Gaza] sont heureux, ils ont encore peur, parce que les choses ne sont pas très claires. Ils se posent beaucoup de questions. »
Lire sur le sujet : Gaza – les blessures de l’âme seront longues à guérir
Toujours sous occupation militaire israélien
En plus des défis techniques et humanitaires, l’occupation israélienne de la Palestine depuis 1947 ternit l’horizon. « Les gens souffrent depuis des années, cela n’a pas commencé avec le 7 octobre [2023] », rappelle Mahmoud Alsaqqa.
La bande de Gaza est maintenant coupée en deux par des bases israéliennes dans le « couloir de Netzarim », ses frontières sont ultra-militarisées et toujours sous contrôle externe. Avec l’investiture de Donald Trump, ce 20 janvier, le futur de l’enclave palestinienne reste toujours incertain.
A lire également :