Environ 100 000 Palestiniens ont été expulsés du nord de Gaza depuis octobre 2024. Un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW), publié hier, estime que la stratégie de l’armée israélienne à Gaza « semble correspondre à la définition du nettoyage ethnique ». Des actes qui rappellent « les crimes internationaux les plus graves » selon l’ONU. Focus.
« Le nord de Gaza est en train de devenir une grande zone tampon, Israël mène un nettoyage ethnique sous les yeux d’un monde impuissant », dénonce un habitant palestinien du camp de Beit Lahiya. Un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW), publié ce jeudi, estime que les ordres d’évacuation à répétition de l’armée israélienne dans la bande de Gaza constituent un « crime de guerre ».
« Pourquoi le monde regarde sans rien faire »
« C’est un cimetière. Il n’y a plus rien. Les immeubles sont complétement détruits. C’est l’apocalypse », décrit Louise Wateridge, employée à l’UNRWA, dans une vidéo postée récemment sur X montrant les ruines dans le nord de Gaza.
« Ils se sont échappés de la zone assiégée au Nord. Ça fait un mois qu’il n’y a plus d’aide humanitaire dans cette zone. Ils sont désespérés, ils ne comprennent pas et se demandent pourquoi le monde regarde sans rien faire »
Selon l’ONU, sur ordre d’Israël, environ 100 000 personnes ont fui les camps de Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahiya pour chercher refuge plus au sud, dans la ville de Gaza. En octobre 2024, les Nations Unies estiment que 1,9 million de personnes ont été déplacées à Gaza, sur une population totale de 2,2 millions.
La catastrophe de 1948 se répète
Les Palestiniens estiment que les massacres de l’armée israélienne dans le nord de Gaza vise à transformer le nord de Gaza en une zone tampon sans habitants, pouvant potentiellement accueillir le retour de colons.
« La catastrophe de 1948 se répète. Israël réitère ses massacres, ses déplacements et ses destructions », estimait, ce mercredi, un habitant de Beit Lahiya. Une stratégie de l’armée israélienne qui « semble correspondre à la définition du nettoyage ethnique », dénonce un rapport, publié hier, de l’ONG Human Rights Watch (HRW).
Violation systématique du droit international
L’enquête menée entre novembre 2023 et juin 2024, reposant sur les témoignages de 39 Palestiniens déplacés à Gaza, conclut que les ordres d’évacuation répétés de l’armée israélienne constituent des déplacements forcés de population, qualifiés de « crime de guerre ». Une violation des Conventions de Genève et du Statut de Rome de la CPI.
Joyce Msuya, haute responsable de l’ONU, a dénoncé ce mardi la « cruauté quotidienne » infligée aux habitants de Gaza, sous blocus et bombardements israéliens : « Nous avons condamné les morts, les destructions et la déshumanisation des civils de Gaza qui ont été chassés de chez eux (…), forcés de regarder des membres de leur famille être tués, brûlés et enterrés vivants ».
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