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Huit mois de prison avec sursis requis contre François Burgat

Le politologue français François Burgat comparaissait ce mercredi, devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, pour « apologie du terrorisme » liée à des publications sur le génocide en cours à Gaza. Le parquet a requis 8 mois de prison avec sursis à son encontre. L’enquête avait été ouverte après un signalement de la DGSI et une plainte de l’Organisation juive européenne (OJE). Récapitulatif.

François Burgat, islamologue et ancien directeur de recherches au CNRS, a comparu ce mercredi devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence pour des faits qualifiés « d’apologie publique d’un acte de terrorisme ». En cause : plusieurs publications sur le réseau social X en 2024, en lien avec la situation à Gaza. Le parquet a requis huit mois de prison avec sursis, 4 000 euros d’amende, une interdiction des réseaux sociaux pendant six mois ainsi qu’une inéligibilité de deux ans.

Plus de respect « pour les dirigeants du Hamas que pour ceux d’Israël »

Le chercheur, âgé de 77 ans, avait été placé en garde à vue le 9 juillet 2024 à la suite d’un signalement de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), relayé par une plainte de l’Organisation juive européenne (OJE). Deux autres associations, Avocats Sans Frontières et la Licra, se sont jointes à la procédure en tant que parties civiles.

L’un des messages reprochés est un repost, publié sur X en janvier 2024, d’un démenti officiel du Hamas concernant des violences sexuelles présumées du 7 octobre.

Face aux critiques, notamment celle de l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler, François Burgat avait répondu : « J’ai infiniment, je dis bien infiniment, plus de respect et de considération pour les dirigeants du Hamas que pour ceux de l’État d’Israël ». Il avait également accompagné son propos par un extrait d’un de ses ouvrages, paru en 2016.

Des soutiens présents à l’audience

Interrogé à l’audience par la présidente du tribunal, Sarah Chaib, sur sa position concernant le Hamas, François Burgat a rappelé qu’il n’a « jamais félicité le Hamas pour le 7 octobre, qui, ce jour-là, a commis des actes qui peuvent être labellisés terroristes ; mais il ne faut pas extrapoler à toute son histoire » :

« Dans ce parole contre parole, en tant qu’observateur, je fais plus confiance à la communication du Hamas qu’à celle des dirigeants israéliens, et j’ai plus de considération pour le démenti des violences sexuelles que pour l’accusation dans un dossier qui a fait pschitt. »

L’audience s’est déroulée en présence de nombreux soutiens, dont Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières (MSF), qui a déclaré : « L’apologie du terrorisme, l’antisémitisme et les menaces de procès sont utilisés pour faire taire les critiques de la politique israélienne en dépit du fait que nous assistons à la réduction d’une population à une situation de camp de concentration ».

Voir sur le sujet : François Burgat en procès, libertés en danger

La défense demande la relaxe

Les avocats de François Burgat ont demandé la relaxe, arguant qu’une condamnation, même symbolique, serait perçue comme une atteinte sérieuse à la liberté académique surtout « à l’heure où la France ouvre les bras aux chercheurs américains », a notamment rappelé l’avocat Rafik Chekkat. Le verdict est attendu le 28 mai prochain.

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