Que va-t-il advenir des hommes et femmes français djihadistes toujours détenus en Syrie ? C’est l’une des questions qui se posent après la chute du régime d’al-Assad. Les forces kurdes, qui gardent depuis 2019 des djihadistes du monde entier dans des camps, sont actuellement confrontés à la menace d’une confrontation avec les rebelles pro-turc. Explications
Environ 70 hommes français sont détenus dans la prison de Dérik, tandis qu’environ 50 femmes et 120 enfants sont retenus dans le camp de Roj, dans le nord-est de la Syrie. Malgré les appels des autorités kurdes depuis 2020 pour que les pays étrangers récupèrent leurs ressortissants l’instabilité croissante en Syrie pourrait contraindre la France à reconsidérer la question de leur rapatriement.
Paris refuse toujours les rapatriements
Selon le ministre des Armées démissionnaire, Sébastien Lecornu, « plus de 70 hommes » sont actuellement emprisonnés dans des conditions précaires dans le Nord-est de la Syrie. Une cinquantaine de femmes et 120 enfants sont également enfermés dans des camps.
Depuis 2019, les autorités Kurdes, qui contrôlent une partie du territoire syrien, détiennent de nombreux jihadistes français de Daesh. Selon plusieurs sources, le quai d’Orsay avait fait savoir qu’il refusait toujours les rapatriements des français, car « il était trop dangereux pour les autorités de se rendre sur place ».
Cependant, avec l’instabilité croissante en Syrie et les menaces pesant sur les Kurdes face à une possible invasion militaire des troupes turques, la question du retour de ces ressortissants français pourrait se poser de nouveau.
« Il y a un risque réel »
L’inquiétude actuelle réside dans la possibilité que les Kurdes, accaparés par d’autres fronts, relâchent les détenus jihadistes et leurs familles. Georges Salines, membre d’une association française des victimes du terrorisme, alerte sur ce risque depuis des années.
« Le risque, c’est qu’ils se retrouvent en liberté avec la capacité de rejoindre des groupes jihadistes sur place (…). C’est rageant parce qu’on savait très bien que ces personnes pouvaient se retrouver dans la nature en fonction de l’évolution de la situation politico-militaire au Proche-Orient. »
Il plaide, comme de nombreux experts, ONG et avocats, pour un rapatriement rapide afin que ces individus soient jugés en France. Toutefois, malgré les appels des Kurdes depuis 2020, Paris persiste à refuser ces retours en violation du droit international.
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