Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a publié jeudi une lettre adressée à l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) dénonçant une « banalisation d’une parole antimusulmane » dans les médias. Le recteur s’était déjà entretenu avec le président de l’Arcom le 7 novembre dernier. Zoom.
Dans une lettre adressée ce jeudi à l’Arcom, que Mizane info a pu consulter, le recteur de la Grande Mosquée de Paris interpelle de nouveau l’organisme en raison de la « banalisation d’une parole antimusulmane dans les médias ».
Chems-eddine Hafiz estime, dans cette missive, être contraint de renouveler sa demande vers l’autorité audiovisuelle du fait « des propos iniques qui continuent à être tenus dans certains médias ». Il appelle le président de l’Arcom à « agir avec la plus grande fermeté ».
Des propos qui participent à la haine antimusulmane
Le recteur fait mention, dans la lettre, à trois passages médiatiques où des personnalités ont tenus des propos qui encouragent et participent « à la discrimination et à la haine antimusulmanes ».
Il relate notamment les paroles exprimées par le politologue Dominique Reynié, sur CNews, où il affirmait que « plus d’un compatriote musulman sur deux partage les préjugés antisémites, et d’autant plus qu’ils vont à la mosquée plus souvent ». Chems-eddine Hafiz souligne que ;
« Ces dires sont indignes d’un universitaire et dirigeant d’une institution sérieuse et ne reposent sur aucun fondement et stigmatisent clairement nos concitoyens musulmans »
Les mots du journaliste de BFMTV Ronald Guintrange, le 26 novembre, utilisant l’expression « un petit arabe en banlieue » est également épinglé par le recteur.
Il vise enfin les propos « récemment prononcés par Antoine Diers » sur RMC, le 23 novembre, où le consultant politique tente de lier la mort du jeune Thomas, à Crépol, à la supposée religion musulmane des agresseurs. « Ce discours heurte profondément nos concitoyens musulmans, comme tous les citoyens attachés à la lutte contre toute forme de racisme » s’insurge Chems-eddine Hafiz.
L’Arcom sommé « d’agir avec la plus grande fermeté »
Le recteur demande, en conclusion, à l’organisme audiovisuelle « d’agir avec la plus grande fermeté contre ces dérives et de veiller à ce qu’elles ne se reproduisent pas ».
Le 7 novembre dernier, le recteur de la Grande Mosquée de Paris avait déjà sollicité l’Arcom « pour agir plus intensément contre ces dérives inacceptables ». L’institution religieuse se réservait notamment le droit de poursuivre en justice les personnalités « tenant des propos racistes, haineux contre les musulmans de France ».
Chems-Eddine Hafiz rappelait, dans un précédent communiqué, que « la lutte contre ces méfaits (…) représente un enjeu d’intérêt commun et un défi pour l’avenir apaisé de notre société tout entière ».
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