Une incursion illégale mais « tolérée » malgré les alertes de la communauté internationale. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné hier à l’armée israélienne de « se préparer à rester » tout l’hiver dans la zone tampon entre Israël et la Syrie sur le sommet du plateau du Golan. Focus.
Après la chute du régime syrien, Israël a lancé une opération militaire pour contrôler la zone tampon du Golan, administrée par l’ONU depuis 1974, située dans le sud-ouest de la Syrie. Dans un communiqué, publié hier, le ministre israélien de la défense a déclaré que l’armée israélienne resterait « tout l’hiver » dans cette zone. Cette nouvelle occupation, contestée par l’ONU et la France, suscite l’inquiétude de la communauté druze locale.
Les réprobations de la France et de l’ONU
« Tout déploiement militaire dans la zone de séparation entre Israël et la Syrie constitue une violation de l’accord sur le désengagement de 1974, qui doit être respecté par ses signataires, Israël et la Syrie », avait fait valoir mercredi le Quai d’Orsay. La France, tout comme les Nations Unis, ont appelé Israël « à se retirer de la zone » tampon.
Sourde oreille du côte de l’entité juive qui a finalement répondu ce jeudi qu’Israël continuerait d’agir pour « assurer la sécurité de ses citoyens si nécessaire ». Selon un officiel de l’ONU, les forces israéliennes continuent actuellement d’avancer sur le territoire syrien, dans les faubourgs de Quneitra et de Damas. Le ministre de la Défense, Israël Katz, annonce d’ailleurs une occupation des lieux durant tout l’hiver :
« En raison de ce qui se passe en Syrie, il est d’une importance sécuritaire capitale de maintenir notre présence au sommet du mont Hermon. Il faut tout faire pour garantir la préparation de (l’armée) sur place, afin de permettre aux combattants de séjourner dans cet endroit malgré les conditions climatiques difficiles durant l’hiver. »
L’inquiétude des Druzes du Golan
La zone tampon du Golan, démilitarisée depuis 1974 sous contrôle de l’ONU, est désormais occupée par des parachutistes et tanks israéliens. Cette incursion suscite l’inquiétude des 25 000 Druzes du Golan, majoritairement attachés à leur identité syrienne.
« Ils font ça en Cisjordanie, ils font ça à Gaza. Les Israéliens veulent toujours occuper plus de territoires », dénonce un habitant de la petite ville de Majdal Shams, à la lisière de la zone tampon :
« Ça ne se passera pas comme ça, nous sommes des Syriens. Il y a cinq villages ici qui appartiennent à la province syrienne d’Al Quneitra. On rejette l’occupation. »
En début de semaine, malgré les annonces d’une occupation « temporaire » par les autorités en Israël, Benyamin Netanyahou a affirmé que le Golan annexé sera israélien « pour l’éternité ».
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