Malgré les démentis du Hezbollah dans le tir de missile qui a tué 12 enfants sur le plateau du Golan, Israël a bombardé mardi soir la banlieue de Beyrouth puis Téhéran. Deux dirigeants (du Hezbollah et du Hamas) ont été ciblés. « Un seuil a été franchi », alors que l’Iran envisage désormais d’exercer son droit à la légitime défense. Zoom.
Après qu’une roquette se soit abattue samedi dernier à Majdal Shams, sur le plateau du Golan syrien occupé par Israël, le gouvernement de Netanyahou a mené mardi une série de frappes aériennes sur Beyrouth puis sur Téhéran. L’attaque israélienne, au Liban, ciblait Fouad Chokr, un conseiller militaire du Hezbollah.
Selon le bilan provisoire du ministère de la Santé libanais, 74 personnes ont été blessées, et trois femmes ainsi que deux enfants de 6 et 10 ans sont décédés. Suite à ces bombardements hors du territoire Palestinien, les pires scénarios sont maintenant possibles au Moyen-Orient.
La capitable Libanaise ciblée par un trois missiles
L’attaque israélienne au Liban s’est produite vers 19 h 45, à quelques centaines de mètres d’un hôpital. Les médias locaux évoquaient le tir de trois missiles simultanément. Selon le bilan du ministère de la Santé libanais, trois femmes et deux enfants sont décédés. « Leur mort montre ce dont Israël est capable pour éliminer ses cibles », témoigne un habitant sur place.
L’armée israélienne visait un dirigeant du Hezbollah, Fouad Chokr, qu’elle considére comme l’ordonnateur du missile qui a tué 12 enfants samedi dernier dans un village du Golan ceci malgré les démentis de l’organisation chiite libanaise. Le groupe militaire libanais a confirmé la mort de son membre :
« L’ennemi sioniste a mené, le mardi 30 juillet, une agression contre la banlieue sud de Beyrouth, ciblant un immeuble résidentiel. Cette agression a entraîné le martyre de plusieurs citoyens en plus de plusieurs blessés. Le combattant, le frère Fouad Chokor (Hajj Mohsen), était présent dans ce bâtiment »
« Fouad Chokr n’était plus actif sur le terrain, mais il restait une figure importante. Son assassinat est d’ordre symbolique », indique un journaliste Amine Kammourieh. Alors qu’un autre raid a eu lieu à Téhéran dans la même nuit, provoquant le décès d’Ismaël Haniyeh, Amine Kammourieh alerte : « un seuil a été franchi. Les répercussions pour la région sont difficiles à jauger, mais je suis inquiet ».
Israël ignore sciemment les démentis
Après la visite controversée de Netanyahou au village de Majdal Shams, les dirigeants druzes avaient publié un communiqué affirmant que leur doctrine « interdit le meurtre et la vengeance sous quelque forme que ce soit, nous rejetons le fait de verser ne serait-ce qu’une goutte de sang sous le prétexte de venger nos enfants ».
Pour l’armée israélienne, le Hezbollah était le responsable tout trouvé de cette frappe meurtrière, bien que la milice libanaise ait nié catégoriquement toute implication. Walid Joumblatt, le leader druze du Liban, a accusé Tel Aviv de mentir et affirmé que le Hezbollah « respecte les règles d’engagement et riposte lorsqu’Israël les enfreint ».
Bien déterminé à étendre sa guerre au Moyen-Orient, Israël n’a pas pris en compte les appels à la désescalade. Craignant une guerre à grande échelle, plusieurs compagnies aériennes, dont Air France et Lufthansa, ont suspendu leurs vols vers Beyrouth. Le Royaume-Uni a notamment conseillé à ses ressortissants de quitter le Liban.
Une politique d’effusion de sang et de destruction
Ce mercredi, le représentant permanent de l’Iran auprès de l’ONU, Amir Saïd Iravani, a demandé au Conseil de sécurité de tenir une réunion urgente après l’assassinat à Téhéran du chef du bureau politique du Hamas. Dans une lettre publique, l’ambassadeur d’Iran affirme que « la République islamique d’Iran n’hésitera pas à exercer son droit à la légitime défense » :
« Ce régime terroriste et ses complices sont entièrement responsables, et c’est pourquoi la République islamique d’Iran n’hésitera pas à exercer son droit à la légitime défense, dans le cadre de l’article 51 de la Charte des Nations unies, pour réagir de manière décisive et rapide aux agressions étrangères »
Accusant Israël de « sabotage » des efforts de paix au Proche-Orient, l’ambassadeur Algérien a également commenté les évènements : « Israël a entrepris une politique d’effusion de sang qui laisse la destruction dans son sillage, une vague sans fin de violence qui submerge Gaza, la Cisjordanie, le Yémen, le Liban et maintenant la République islamique d’Iran. Où s’arrêtera cette folie ? ».
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