Un article du quotidien israélien Haaretz confirme que les Forces de défense israéliennes (FDI) ont bien émis la Directive Hannibal, le 7 octobre 2023, qui ordonne l’usage de la force pour empêcher l’enlèvement de soldats israéliens par les militants Palestiniens, « même au prix de pertes civiles ». Le focus de la rédaction.
La Directive Hannibal est une mesure secrète du gouvernement israélien visant à empêcher la capture de soldats israéliens par les forces ennemies, même au prix de leur vie. Officiellement abandonnée en 2016, son application reste controversée. Depuis l’offensive palestinienne du 7 octobre, l’armée israélienne a toujours refusé de confirmer l’utilisation de cette directive contre des civils pris en otage.
Cependant, un article récent du journal israélien Haaretz, basé sur plusieurs documents et témoignages, confirme que cet ordre a bien été donné, entraînant la mort intentionnelle d’un grand nombre de civils israéliens lors de l’attaque.
Une remise en cause du récit officiel israélien
L’utilisation de la Directive Hannibal lors de l’attaque du 7 octobre pour « empêcher l’enlèvement de citoyens israéliens » représente une résurgence politique d’une mesure prétendument abandonnée.
Elle implique que les forces israéliennes ont volontairement visé des civils israéliens dans leurs assauts contre les militants du Hamas. À ce jour, le nombre de civils et de soldats tués par les tirs israéliens n’est pas connu, notamment en raison de l’absence d’autopsies permettant d’identifier la cause du décès ou le type d’arme utilisé.
Selon le récit officiel du gouvernement de Benjamin Netanyahou, l’incursion dite du « Déluge d’Al-Aqsa » le 7 octobre était une attaque barbare inattendue et sans précédent du Hamas, tuant au total 1 222 personnes. Ce récit a fourni la justification nécessaire à une guerre devenue un génocide à Gaza.
Les témoignages accablants des otages
Yasmin Porat, une Israélienne retenue en otage dans le kibboutz Be’eri, a raconté comment les Forces de défense israéliennes (FDI) avaient tiré non seulement sur les militants palestiniens mais aussi sur les 14 otages, dont deux enfants, qualifiant les tirs croisés de « démentiels ». Hadas Dagan, un autre témoin, a corroboré son histoire.
Selon un reportage du New York Times, le général de brigade Barak Hiram a déclaré avoir ordonné à un chef de char de tirer sur la maison « même au prix de pertes civiles ». Les dernières révélations de Haaretz apportent de nouvelles preuves accablantes du rôle d’Israël durant cette offensive sanglante.
On apprend notamment que le quartier général d’une division de l’armée a lancé l’ordre « Hannibal à Erez » et « envoyez un Zik » (un drone d’assaut) après avoir eu l’information d’enlèvement de soldats israéliens au poste frontière d’Erez. Cet ordre a été réitéré plusieurs fois dans plusieurs postes frontières « pour éviter que d’autres soldats ne soient enlevés« .
Les révélations du journal Haaretz
Une source militaire a révélé à Haaretz que les FDI ont ordonné à leur division sur Gaza qu’aucun véhicule « ne peut retourner à Gaza ». Cette instruction visait à transformer la zone autour de la barrière frontalière en zone de guerre :
« Tout le monde savait alors que ces véhicules pouvaient transporter des civils ou des soldats kidnappés (…). Tout le monde savait ce que cela signifiait de ne laisser aucun véhicule retourner à Gaza »
Estimant que les assaillants palestiniens dans les kibboutz tenteraient de fuir vers Gaza, les FDI ont lancé des raids d’artillerie sur la zone frontalière, malgré la présence de communautés civiles, notamment en tirant des obus.
Ces révélations sur les actions meurtrières des FDI contre leurs propres citoyens démasquent les mensonges et silences de plusieurs médias et le soutien aveugle du camp politique occidental qui a pleinement adhéré aux affirmations d’Israël concernant l’attaque du 7 octobre.
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