Israël a débuté ce lundi l’évacuation de 100 000 personnes de l’est de Rafah, dans le sud de Gaza, en prévision d’une « opération militaire majeure ». Le chef de la diplomatie de l’UE a qualifié d’« inacceptable » l’ordre d’évacuation des habitants tandis que les premières frappes sont déjà menées. Zoom.
L’armée israélienne a appelé, dans un communiqué publié ce lundi 6 mai, plus de 100 000 Gazaouis présents dans l’est de Rafah à rejoindre des « zones humanitaires élargies ». Selon un porte-parole de l’armée, Israël se prépare à « une opération d’ampleur limitée ».
Malgré les mises en garde internationales, Benyamin Nétanyahou menace depuis des semaines de lancer une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, qui abrite 1,5 million Palestiniens, « avec ou sans » accord de trêve.
Des bombardements intensifs depuis dimanche soir
Selon des habitants de Rafah, des tracts ont été largués sur les quartiers est de la ville avertissant que « l’armée israélienne s’apprête à agir a contre les organisations terroristes » et que quiconque reste « dans la zone met en danger sa vie et celle de sa famille ». L’UNRWA a fait savoir qu’elle « maintiendra sa présence » malgré l’offensive annoncée :
« Une offensive israélienne à Rafah signifierait davantage de souffrances et de morts parmi les civils. (…) L’Agence maintiendra une présence à Rafah aussi longtemps que possible et continuera à fournir une aide vitale aux personnes »
Pendant la nuit, l’armée a bombardé Rafah, faisant 22 morts palestiniens. Ce dimanche, l’armée israélienne a perdu quatre soldats et 12 autres blessés par des roquettes tirées par les brigades Ezzedine al-Qassam autour de Kerem Shalom, point de passage de l’aide humanitaire dans Gaza.
Une « nouvelle catastrophe imminente »
Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’UE, a qualifié d’« inacceptable » l’ordre d’évacuation émis par Israël pour les habitants de l’est de Rafah. L’Unicef a, de son côté, alerté sur le sort des 600 000 enfants gazaouis menacés par une « nouvelle catastrophe imminente », appelant à ne pas « déplacer de force » sur place :
« Les opérations militaires risquent d’entraîner un nombre considérable de victimes civiles et de provoquer la destruction totale des services et infrastructures de base dont ils dépendent encore pour leur survie »
Benyamin Netanyahu avait affirmé, ce dimanche, que l’offensive serait lancée « quel que soit le résultat des pourparlers en cours pour une trêve ». Le premier ministre israélien a déclaré qu’Israël ne pouvait « accepter » les demandes du Hamas, qui réclame un cessez-le-feu définitif à Gaza en préalable à tout accord.
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