Après trois quarts de siècle d’existence, l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, devra cesser ses activités en Israël, à partir de ce jeudi 30 janvier. Une décision Un choix qui « met en danger les vies et l’avenir des Palestiniens », déplore le chef de l’Agence, Philippe Lazzarini. Le retour de la rédaction.
Danny Danon, ambassadeur israélien aux Nations unies, a confirmé mardi 28 janvier que l’interdiction des activités de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Israël entrerait en vigueur ce jeudi. Cette décision contraint l’agence à évacuer l’ensemble de ses installations, y compris celles situées à Jérusalem-Est, annexée par Israël.
Présente en Palestine depuis 1949
Cette échéance du 30 janvier découle d’une loi adoptée le 28 octobre dernier par le parlement israélien à une large majorité. Composée de deux lois, cette législation impose la cessation des opérations de l’Unrwa et interdit toute collaboration des responsables israéliens avec l’agence humanitaire.
Cette décision intervient dans un contexte où dix-neuf employés sur les 13 000 que compte l’Unrwa avaient été faussement accusés d’avoir participé à l’offensive du 7 octobre 2023. Toutefois, ces accusations ont été écartées par un groupe d’examen indépendant mis en place en avril 2024 par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et l’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna.
Le retrait de l’Unrwa engendre des répercussions majeures, car l’agence est décrite comme la « colonne vertébrale » de l’aide humanitaire pour des générations de Palestiniens. Elle joue un rôle crucial dans leur quotidien, assurant l’éducation, l’emploi et les services de santé depuis sa création en 1949.
Une décision qui fragilise le cessez-le-feu
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient, Philippe Lazzarini, chef de l’Unrwa, a averti que restreindre les opérations de l’agence, « en l’absence d’un processus politique et alors que la confiance dans la communauté internationale demeure très faible », risquait de compromettre le cessez-le-feu en place.
Il a rappelé qu’après 15 mois de guerre alors que des dizaines de milliers de personnes retournent dans le nord de Gaza , « à la recherche des vivants et pour enterrer les morts », les Palestiniens de Gaza se tournent massivement vers l’Unrwa, « l’agence qu’ils ont connue toute leur vie », pour subvenir à leurs besoins.
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Des vies et des espoirs en suspens
« L’attaque incessante contre l’Unrwa met en péril les vies et l’avenir des Palestiniens », a insisté Philippe Lazzarini devant le Conseil de sécurité, ajoutant que l’agence restait résolue à poursuivre son travail « jusqu’à ce que ce ne soit plus possible ».
L’ambassadeur palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, a abondé dans le même sens, affirmant que seules l’Autorité palestinienne et l’Unrwa avaient la capacité de « répondre aux conditions désastreuses et de restaurer les vies et l’espoir du peuple palestinien ».
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