Ce lundi 18 décembre, l’ONU célèbre la Journée mondiale de la langue arabe. Parlée par plus de 400 millions de personnes à travers le monde, la langue arabe a joué un rôle central dans le développement de la civilisation humaine. Dans sa forme classique, l’arabe est également la langue cultuelle de l’islam. Zoom sur quelques spécificités de cette langue millénaire.
Célébrée tous les ans depuis 2012, la date du 18 décembre coïncide avec le jour de la reconnaissance de la langue arabe par l’Assemblée générale des Nations unies, comme l’une des langues officielles de l’organisation en 1973.
Comprenant plus de 400 millions de locuteurs au Moyen-Orient, au Maghreb et à travers le monde, l’arabe a été, comme l’a décrit la directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay, « au cœur des échanges entre les continents et entre les cultures à travers les siècles ». Florilèges de quelques spécificités souvent ignorées de la langue arabe.
Une langue multi millénaire
La langue arabe classique, quasiment identique à l’arabe littéraire actuelle, est attesté depuis environ 1 500 ans. C’est d’ailleurs en arabe que le Coran a été révélé il y a plus de 1445 ans. Selon les chercheurs, les premières traces de l’arabe remontent au IIe millénaire avant J-C (au VIIIe siècle avant J-C).
En 2014, une découverte réalisée par une équipe dirigée par la France et l’Arabie saoudite a mis au jour la plus ancienne inscription connue au monde en écriture arabe : « Thawban Ibn Malik », trois mots gravés sur une dalle près d’une croix chrétienne. La pierre découverte à Najran, en Arabie saoudite, daterait d’environ 470 après J-C.
On pense que le texte a été écrit dans une version initiale de l’écriture arabe connue sous le nom d’arabe nabatéen. Le royaume nabatéen exista du IVe siècle avant notre ère environ jusqu’à 106 après J-C. Les Nabatéens sont notamment connus pour avoir creusé les structures rocheuses de Petra en Jordanie.
Une langue sémitique aux multiples dialectes
L’arabe, tout comme l’hébreu et l’amharique en Éthiopie, fait partie de la famille des langues sémitiques. Appartenir à une famille de langues signifie que les langues de cette famille ont évolué à partir d’un dialecte commun. En plus des trois langues précitées, toujours parlées de nos jours, la famille des langues sémitiques comprenait également des langues éteintes, activement parlées jadis, comme l’akkadien et le phénicien.
Bien que la langue arabe littéraire actuelle soit toujours principalement utilisée dans les communications culturelles et officielles du monde arabe, il existe plus de 30 dialectes arabes utilisés quotidiennement par différentes populations diasporiques.
Plus les dialectes sont distants géographiquement, plus ils peuvent être marqués par des différences notables. Les dialectes du Maghreb parlés en Afrique du Nord et les dialectes du Machrek sont parfois éloignés linguistiquement en raison de différentes influences coloniales ou dominations étrangères.
Quand l’Occident emprunte le vocabulaire de la langue arabe
L’arabe a aussi imprégné des populations en plein cœur de l’Europe. L’ïle de Malte parle ainsi une langue sémitique qui plonge ses racines dans l’arabe tel qu’il était parlé lorsque l’île voisine de Sicile était gouvernée par les musulmans. Le maltais, langue nationale de Malte, est donc bien né des dialectes arabes nord-africains bien qu’il ait évidemment emprunté de nombreux mots à des langues romanes comme l’italien.
Les langues latines comme le Français ou anglosaxonne ont également largement emprunté une partie de leur vocabulaire à l’arabe. Alcool, arsenal, algèbre, café, gaze, mascarade, safari sont les quelques mots employés quotidiennement en français qui plongent leurs racines dans l’arabe.
Safari par exemple vient de l’arabe safar qui signifie « voyage », tandis qu’arsenal vient de l’arabe dar al-sina’ ou « maison de fabrication ». Le turc et le persan ont aussi été fortement influencés par l’arabe en raison de leur proximité géographique et religieuse mais aussi par le fait des conquêtes historiques de ces territoires.
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