Amira Elghawaby.
Depuis sa nomination au poste de représentante spéciale de la lutte contre l’islamophobie au gouvernement fédéral, le 26 janvier, Amira Elghawaby a essuyé une volet de critiques des mouvements laïques et des partis populistes québécois. Le zoom de la rédaction.
Le Québec, province francophone du Canada, a-t-il contracté le germe très français de l’anti anti-islamophobie ? C’est la question qui se pose au vu de la virulence qui a accompagné la nomination d’ Amira Elghawaby au poste de représentante spéciale de la lutte contre l’islamophobie au gouvernement fédéral, le 26 janvier.
Pour preuve, une lettre signée par plus de 200 personnalités pour réclamer sa démission a été adressée au Premier ministre Justin Trudeau.
En cause, des propos de la jeune femme qui a déclaré en 2019 qu’une majorité de Québécois étaient antimusulmans, ce dont elle s’est excusée.
« S’il s’agit de bâtir des ponts et de poursuivre un dialogue constructif, écrivent les co-signataires de la lettre, encore faut-il pouvoir inspirer confiance. Or, ses excuses tardives et sous haute pression politique semblent plus contraintes que spontanées. »
L’islamophobie, un terme « militant »
Les auteurs de cette lettre critiquent également la notion d’islamophobie qu’ils qualifient, selon Radio-canada, de terme « militant, galvaudé, aux contours flous », et confondant « le respect de la personne musulmane avec le respect absolu des préceptes de l’islam ». Et les signataires de se référer à l’agression contre Salman Rushdie poignardé il y a quelques mois.
Les partis politiques de droite ne sont pas en reste. À Ottawa, le Parti conservateur du Canada et le Bloc québécois ont demandé la démission. À Québec, le gouvernement Legault a suivi le pas ainsi que la CAQ a fait adopter une motion, votée par les libéraux, à l’Assemblée nationale pour exiger le départ de Mme Elghawaby,
Québec solidaire est le seul parti à avoir différer sa décision pour rencontrer en personne Amira Elghawaby.
Mais cette dernière n’a pas dit son dernier mot et a su mobiliser ses alliés politiques. A commencer par le chef du gouvernement fédéral qui l’a soutenu à plusieurs reprises. Le NPD de Jagmeet Singh l’a assuré également de son soutien.
Le 3 février, une lettre de soutien d’une trentaine de personnalités était publiée dans le journal La Presse. Un lettre réclamant que l’attention et l’énergie soient mises en oeuvre contre l’islamophobie.