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La conversion des élites arabes à la modernité 

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De gauche à droite, quelques-uns des participants à la conférence internationale de l’Islam au XXIe siècle, à l’UNESCO : Youssef Siddik, Razika Adnani, Rachid Benzine, Hélé Béji et Khaldoun Nabwani.

La conférence internationale de l’Islam au XXIe siècle organisée à l’UNESCO les 26 et 27 février a été le théâtre de plusieurs critiques exprimées contre certaines formes contemporaines de l’islam. De nombreuses interventions ont notamment illustré la manière dont les intellectuels laïcs du monde arabe ont massivement épousé la conversion au grand récit de la modernité occidentale. Mizane.info publie, dans le cadre du dossier de la rédaction consacré à cette conférence internationale, une analyse des orientations qui sous-tendent ces critiques.

Le constat d’échec de la conférence internationale « L’Islam au XXIe siècle » et de l’ensemble de ses interventions pourraient donner lieu à plusieurs analyses, qui débordent les limites déjà trop larges de ce focus. Nous nous contenterons donc de proposer quelques pistes de réflexion pour mieux cerner les enjeux qui se profilent derrière ces grands-messes contemporaines sur l’islam.

La Tunisie comme paradigme de la sécularisation arabe

Islam au XXIe siècle

Une analyse géopolitique de ce type d’événement montrerait comment la question de l’islam est devenu un enjeu international majeur se traduisant différemment selon les colorations politico-culturelles et les intérêts géostratégiques des pays.

Si l’islam est un outil de politique étrangère pour des pays musulmans aussi différents que l’Arabie saoudite, l’Iran ou la Turquie, il l’est devenu ou le devient aussi de plus en plus pour des nations non majoritairement musulmanes comme la Russie ou la France. Du point de vue hexagonal, cette question est loin d’être nouvelle et remonte à la période de l’orientalisme colonial.

Il est néanmoins intéressant de voir comment la tentation de faire de la Tunisie un paradigme pour une sécularisation de l’islam dans le monde musulman s’impose dans certains discours politiques français. La porosité ancienne entre des élites intellectuelles laïques tunisiennes et des élites politiques et économiques françaises s’inscrit dans ce paradigme partagé.

Une véritable lutte idéologique de pouvoir se joue entre ces différentes tendances dans laquelle les intellectuels arabes « imitateurs », pour reprendre le qualificatif de Taha Abderrahmane, tentent d’imposer une grille de lecture moderniste, libérale, individuelle, laïque, humaniste, à la faveur d’un contexte marqué par l’émergence de Daesh et sa politique d’attentats en Europe et au Moyen-Orient.

Les Lumières françaises fournissent le contenu idéologique de cette sécularisation, la Tunisie en fournit l’exemple et la traduction politique dans le monde arabe.

La mise en scène soignée du dernier épisode de la réforme de l’héritage en Tunisie où les parlementaires ont imposé la Loi des Hommes à la Loi de Dieu s’inscrit parfaitement dans ce récit émancipateur. Le Coran a cédé la place aux droits de l’Homme. L’Homme prométhéen a défait l’Homo islamicus.

A lire sur le même sujet : A l’UNESCO, des intellectuels arabes ouvrent le procès de « l’Islam au XXIe siècle »

Ce prisme tunisien explique aussi largement la manière dont les débats ont été en permanence saturés par la référence à l’islamisme des Frères musulmans et de Ennahda, cible favorite des élites laïques arabes.

Les tensions politiques entre laïcs et « islamistes » tunisiens (deux courants tout deux représentés au gouvernement et au parlement tunisien) ont largement informé les références au point que l’on pouvait croire que le thème n’était pas l’Islam mais « l’islamisme au XXIe siècle ».

Sans doute que pour les organisateurs, l’islamisme demeure la forme (problématiquement) majeure de l’Islam du XXIe siècle.

Islam bourgeois versus islam populaire

Une analyse socio-politique de classe pointerait du doigt la manière dont un islam bourgeois est véhiculé de manière récurrente par les intellectuels laïcs du monde arabe.

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Muhammad ‘Abduh.

Un islam bourgeois hostile aux manifestations de l’islam populaire (littéralisme, conservatisme social, soufisme populaire), un islam culturel et intellectuel hostile aux expressions de la pensée ou des rites religieux et réduit à la promotion de figures anciennes (Averroès et Avicenne contre Al Ghazali) ou contemporaines (Le réformisme libéral et anti-traditionnel de Muhammad ‘Abduh contre la réforme de masse de Hassan al-Banna) et plus que tout, un islam moderne, désacralisé, laïcisé et historicisé à travers la promotion d’auteurs comme Mohamed Arkoun, Nasr Abou Zayd et d’autres de la même veine.

Une véritable lutte idéologique de pouvoir se joue entre ces différentes tendances, lutte dans laquelle les intellectuels arabes « imitateurs », pour reprendre le qualificatif de Taha Abderrahmane, tentent plus que jamais d’imposer une grille de lecture moderniste, libérale, individuelle, laïque, humaniste, à la faveur d’un contexte marquée ces dernières années par l’émergence de l’organisation politico-militaire Daesh et sa politique d’attentats en Europe et au Moyen-Orient.

Nous verrons plus loin en quelle manière cette émergence et sa matrice idéologique wahhabite ont constitué une véritable aubaine pour ces intellectuels en facilitant la mise en place des rouages d’une lutte idéologique antireligieuse qui ne se dissimule même plus.

La réduction progressive du champ religieux

Une analyse philosophique montrerait la manière dont ces intellectuels tentent de reproduire le schéma de la sécularisation européenne du christianisme en en posant les jalons pour l’islam.

Islam au XXIe siècle

Ce schéma se décompose de la manière suivante : le passage d’une société marquée structurellement et collectivement par la référence religieuse à un espace social laïc hostile aux manifestations publiques et collectives de la religion et favorable à une relégation privée et subjective de la foi qui n’a plus droit de cité.

Le passage du monothéisme religieux au théisme intellectuel et de ce dernier à un athéisme normatif sur le modèle français en constituent les étapes marquées par une réduction progressive du champ religieux (sur le plan collectif : passage de la religion au culte, du culte à la confession, de la confession à la culture ; sur le plan personnel : passage de la foi convictionnelle à la croyance de principe, de la croyance à l’indifférence, de l’indifférence à l’hostilité, etc).

La rupture majeure des intellectuels laïcs du monde arabe avec l’islam s’est opéré par leur conversion à la religion prométhéenne de la modernité occidentale. Il s’agit de l’adhésion au grand récit mythique et fondateur de la « Nahda » européenne (Renaissance), depuis l’émergence du protestantisme jusqu’à l’avènement glorieux des Lumières (voltairiennes et kantiennes).

Homme prométhéen et Homo islamicus : deux paradigmes concurrents

Ce grand récit est une reprise, un avatar de l’Homme prométhéen qui conquiert sa liberté et son autonomie par l’entremise d’une révolte métaphysique contre Dieu.

L’acquisition du savoir et de la connaissance est subtilisée et conquise de haute lutte avec la Divinité, au prix d’une transgression des lois divines accomplie dans l’intérêt et par amour de l’humain mais au prix du sacrifice d’une malédiction et d’un châtiment.

Ce grand récit de l’Homme, qui s’émancipe avec force et courage de la tutelle de Dieu et des prêtres, en faisant usage de sa raison, en marquant fièrement à la face du monde, du cosmos et de la nature son individualité tout en prétendant atteindre le niveau de l’objectivité, fonctionne comme une image qui nous tient « captifs » selon les mots de Wittgenstein et nous empêchent de voir la Réalité.

Ce récit mythique de Prométhée est le paradigme fondateur de l’humanisme exclusif. On comparera la version païenne de ce mythe grec au récit coranique du don divin de la connaissance au proto-humain adamique et à la tromperie satanique qui a marqué la chute de l’Homme.

On remarquera, outre la différence de statut (mythe païen, récit révélé des origines métaphysiques), l’inversion ontologique des deux récits.

L’obtention du savoir (ou de la connaissance des arts) est un don divin qui précède la chute adamique provoquée par une transgression, elle-même déterminée par une tromperie ; l’acquisition du savoir dérobée au Divin provoque la chute et le châtiment prométhéen.

Le rapport à la connaissance et à la liberté est un rapport transgressif et violent marqué par la révolte et la défiance à l’égard de Dieu, dans le paradigme prométhéen.

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« Prométhée enchaîné » par Jacob Jordaens.

Il est marqué par le don divin et pré-existentiel de la connaissance, l’expérience douloureuse du libre-arbitre consécutive à la chute, l’attribution réparatrice de la Miséricorde divine et la quête de la responsabilité vicariale au cours et au terme de l’odyssée humaine, dans le paradigme coranique.

La forme moderne de cet imaginaire des Lumières (dans sa variante matérialiste) est un récit qui poursuit et reconduit indéfiniment la chute de l’Homme qui ne cesse de se dissoudre dans l’acide de la régression où la clôture immanente du monde l’a enfermé. La post-modernité, le nihilisme, le transhumanisme et l’anthropocène sont les actes majeurs de cette tragédie.

La clôture immanente d’une structure du monde fermée

Ce grand récit de l’Homme, qui s’émancipe avec force et courage de la tutelle de Dieu et des prêtres, en faisant usage de sa raison, en marquant fièrement à la face du monde, du cosmos et de la nature son individualité tout en prétendant atteindre le niveau de l’objectivité, de l’impartialité, de la neutralité et de l’impersonnalité, fonctionne à plein régime comme une image qui nous tient « captifs » selon les mots de Wittgenstein 1 et nous empêchent de voir la Réalité ou des aspects importants de cette Réalité.

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Ludwig Wittgenstein.

Il s’agit d’une clôture immanente du monde d’autant plus efficace qu’elle reste dissimulée dans l’ombre et l’angle mort d’un impensé qui avance masquée sous le discours du rationalisme, du naturalisme, de l’objectivité.

Ce que le philosophe et sociologue des religions Charles Taylor appelle une « structure du monde fermée 2 » (SMF). Une clôture qui s’est imposée par une rupture en deux actes : rupture verticale du rapport à la Transcendance de Dieu; rupture horizontale du rapport à la Nature et/ou au Cosmos.

La formule benzinienne d’un recours à l’Histoire pour établir un croire qui repose sur un savoir et à un retour à l’humain n’est qu’une nouvelle tentative d’établir la substitution d’une SMF en lieu et place d’un croire islamique en tant que structure du monde ouverte à la transcendance.

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Cette Weltanschauung prométhéenne nous engage dans une entreprise de « destruction » métaphysique 3 caractérisé par la stratégie suivante : le passage d’un théocentrisme ouvert à un anthropocentrisme clos marqué par un agnosticisme doctrinal stipulant l’affirmation de principe d’une impossibilité de connaître Dieu.

L’intimidation et le contexte psychologique marqué par la peur d’être affublé ou disqualifié de ces termes excommuniants (islamiste, salafiste, fondamentaliste, intégriste) provoque de nouvelles stratégies de communication fondées sur de multiples glissements sémantiques qui accentuent, indépendamment des intentions, la rhétorique séculière.

Le christiano-centrisme de cette vision et l’amnésie volontaire de la violence coloniale inhérente au projet civilisateur (décrite dans des formules euphémisées telles que « la rencontre avec L’Autre » et/ou la « découverte de la modernité ») ou encore l’approche orientaliste sont quelques-unes des facettes occultées ou sous-estimées par ce récit.

Nous abordons toujours le réel et les faits dans le cadre d’un esprit et d’un imaginaire qui nous précèdent et qui tout à la fois délimitent et orientent la manière dont nous percevons le monde, l’Homme, l’Etre. La prise de conscience de cette réalité spirituelle de l’Homme nous impose un discernement radical entre les étapes descriptives et prescriptives.

Toute description intervient dans un langage, dans un cadre normatif conventionnel, dans un univers de sens qui préexistent à la description elle-même. Il n’y a, en ce sens, pas de pure description objective de l’Homme et de ce qui se rapporte à son univers spirituel car le Sujet transcende toujours l’Objet et ne peut jamais s’y réduire.

Le double retard des élites laïques arabes

Cette conversion des élites arabes laïques au dogme immanent de l’anthropocentrisme radical traduit à la fois un retard historique et un décalage ontologique.

Retard historique d’abord. Dans leur conversion aveugle, ces élites ne voient pas que les références ainsi que toutes les figures et lieux communs du progressisme des Lumières qui abondent dans leur discours appartiennent au passé et sont révolus depuis au moins 100 ans.

Par ailleurs, cet aveuglement ne leur fait pas voir tous les dangers et tous les développements extrémistes générés par une modernité en crise (totalitarisme capitaliste, destruction majeure de l’environnement, remise en cause des fondements anthropologiques de l’humanité, aliénation technologique, dérives du transhumanisme, etc).

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Décalage ontologique (être au monde) ensuite. Ces mêmes élites ne semblent pas voir que plusieurs générations de musulmans européens ont déjà émergé, traduisant les fondamentaux islamiques dans un langage et une culture européenne ou hybride.

Pour ces nouvelles générations musulmanes, les enjeux sont tout à fait autres, les combats à mener d’une autre nature. Voir les problèmes contemporains du monde musulman avec les lunettes laïques du monde arabe a généré toutes sortes de myopie et d’astigmatisme intellectuels, comme la conférence internationale sur l’Islam au XXIe siècle l’a bien illustré.

Cette perception des intellectuels arabes traduit leur incapacité à envisager une réforme obtenue à partir des sources religieuses, spirituelles, éthiques et philosophiques de l’islam. Cette indigence est la marque d’une absence de créativité, d’inventivité mais aussi d’ancrage dans la tradition riche et vivante de l’islam. La rupture est leur seul horizon.

Le fondamentalisme comme prétexte à une sortie du religieux

Toutes ces considérations nous permettent de comprendre de quelle manière les intellectuels laïcs du monde arabe ont posé la question de l’islam comme un problème, le problème d’une persistance, d’un voile et d’un obstacle sur le chemin vers Les Lumières de l’émancipation et de l’autonomie, au sens étymologique de « Loi propre ou personnelle ».

Pour y parvenir, le recours à une contre-image répulsive a été employée comme dans la plupart des grands récits anthropocentrés. Il s’agit de la référence exponentielle à Daesh, au salafisme, au wahhabisme, au fondamentalisme radical, à l’islamisme, etc.

Toutes ces notions péjoratives répétées en boucle nous sont présentées de manière réductrice et amalgamante comme les résultats, les expressions, les témoignages et les manifestations contemporaines de l’islam, les ultimes soubresauts résiduels d’une religion qui ne veut pas mourir et céder sa place à l’avènement de l’Homme-Dieu.

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Il convient de comprendre comment la référence permanente à ces formes péjoratives, certes bien réelles, répond à une fonction précise : servir de catalyseur à l’opération de dissolution chimique de l’islam, c’est-à-dire à sa sécularisation.

La publicité récurrente qui est faite de ces formes tendancieuses finit par occulter tout le champ des expressions religieuses de l’islam en produisant un filtre déformant, l’islam contemporain étant désormais perçu par le biais de cette déformation.

L’extrapolation abusive de ces formes tendancieuses dans les représentations liées à l’islam est un effet pervers de cette réduction elle-même tendancieuse de l’univers islamique à ces expressions péjoratives.

Les nouvelles stratégies de communication religieuse

Dans ce contexte, il n’est plus possible de penser l’islam dans sa réalité théologique, philosophique, éthique, doxologique et pratique.

L’intimidation et le contexte psychologique marqué par la peur d’être affublé ou disqualifié de ces termes excommuniants (islamiste, salafiste, fondamentaliste, intégriste) provoque de nouvelles stratégies de communication fondées sur de multiples glissements sémantiques qui accentuent, indépendamment des intentions, la rhétorique séculière (la religion perd de sa globalité en devenant pure spiritualité, la dimension oummatique est occultée ou écartée au profit de l’appartenance unique et exclusive à la Nation, le soufisme est utilisé comme paravent d’une transition vers une individualisation de la foi, le sceau de la prophétie – khatam an-nubuwwa – inaugure une ère de la majorité rationnelle de l’Homme affranchi de la tutelle prophétique dans une relecture sécularisante de Muhammad Iqbal, etc).

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Muhammad Iqbal.

Cette perspective que nous avons décrite dans ces lignes a très largement informé le contexte d’énonciation des discours des intellectuels arabes laïcs, au point de créer au cours de la conférence internationale de l’Islam au XXIe siècle les conditions d’une convergence anti-islamique entre les courants athées et agnostiques, les partisans de l’historicisme, mais aussi les féministes musulmanes et les adeptes d’un néo-soufisme comme rempart au salafisme et au fondamentalisme (terme non défini et qui de facto sert de passerelle à une critique à la fois du puritanisme, du conservatisme et plus généralement de l’orthodoxie).

Si ces courants abordent la question sous des angles parfois différents et selon des finalités différentes, leur convergence est un phénomène à prendre en compte.

La responsabilité majeure des clercs traditionnels

Un phénomène d’autant plus aigu qu’il se nourrit d’une indigence intellectuelle désastreuse des penseurs et théologiens musulmans, d’un immobilisme et d’une inertie anesthésiante des imams et docteurs de la foi islamique.

La plupart d’entre eux ont déserté le terrain de la confrontation des idées et des grands défis du XXIe siècle.

Ce désistement et cette vacuité participent d’une responsabilité des institutions musulmanes dans l’émergence d’une nouvelle forme d’anticléricalisme de la part de musulmans socialisés dans les pays occidentaux.

Pour autant, l’existence de penseurs et d’intellectuels musulmans engagés dans ce travail de reconstruction de la pensée religieuse musulmane, et l’extraordinaire richesse du réservoir conceptuel, éthique et spirituel de l’islam nous permettent de rester optimiste pour l’avenir.

Mosquée shaykh Zayed à Abu Dhabi.

La transmission éclairée de l’islam et la création inspirée des penseurs de l’islam devrait permettre de réunir les conditions d’une renaissance européenne de l’islam.

Nous pouvons affirmer de ce point de vue que, de la qualité des réponses qui seront fournies aux nombreuses critiques idéologiques de l’islam, dépendra en partie son avenir.

Fouad Bahri

Notes :

1- Voir l’ouvrage « Recherches philosophiques ».

2-La clôture immanente de cette structure du monde fermée fonctionne comme une prénotion, un imaginaire social suggéré et suggestif. C’est ce qui explique sa reconduction permanente et hégémonique dans les milieux universitaires, en dépit du fait que cette vision élude, écarte et viole même plusieurs lois logiques et métaphysiques du monde. La métaphore de l’image scellée, ou de l’arrière-plan déterminant, est très significatif de ce point de vue.

3-Cette destruction est le résultat d’une esquive principologique et téléologique radicalement écartées par une position de principe irrationnelle : le postulat d’une discontinuité de la connaissance (fin de la métaphysique) et d’une circularité close de l’être (naturalisme, panthéisme).

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