La présence militaire française en Afrique sera bientôt restreinte à une seule base au Gabon, en plus de Djibouti, suite à l’annonce par la Côte d’Ivoire d’un accord pour le départ des militaires français. Le président sénégalais Diomaye Faye a également annoncé mardi « la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 ». Explications.
Dans quelques mois, la France ne maintiendra plus que deux bases militaires permanentes en Afrique, au Gabon et à Djibouti, marquant un contraste frappant avec la présence importante de l’armée française il y a encore quelques années. Dernier retrait en date : la base française en Côte d’Ivoire qui sera transférée aux autorités locales d’ici la fin du mois.
Affaiblissement de l’influence militaire française en Afrique
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré mardi soir, dans un discours pour la nouvelle année, que les troupes françaises se retireraient du pays. Il a souligné que les Ivoiriens devraient être « fiers de la modernisation de leur armée » et a précisé que, « dans ce contexte, nous avons décidé du retrait coordonné et organisé des forces françaises ».
« Le camp du 43e BIMA, le bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouet [à Abidjan], sera rétrocédé aux forces armées de Côte d’Ivoire dès ce mois de janvier 2025 »
La France avait maintenu une présence militaire en Côte d’Ivoire durant plusieurs décennies, avec environ 600 soldats sur place au moment de l’annonce. Cette décision de la Côte d’Ivoire est un nouvel indicateur de la diminution de l’influence militaire française en Afrique de l’Ouest.
Retrait dans plus de 70 % des pays africains
Cette mesure de la Côte d’Ivoire suit celle de plusieurs autres pays d’Afrique de l’Ouest, tels que le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal et le Tchad, qui ont demandé le retrait des troupes françaises. Le Tchad pourtant perçu comme le partenaire le plus stable et fidèle de la France dans la région.
Depuis la fin de l’ère coloniale française dans les années 1960, la France a été contrainte de retirer ses troupes de plus de 70 % des pays africains où elle était présente. Les forces françaises ne resteront qu’à Djibouti, avec 1 500 soldats, et au Gabon, avec 350 soldats.
La Russie et la Chine en embuscade
Cette réduction des liens militaires intervient alors que la France cherche à redéfinir son influence politique et militaire en Afrique, en élaborant une nouvelle stratégie visant à réduire considérablement sa présence permanente sur le continent.
Après le retrait des troupes françaises, plusieurs dirigeants africains, notamment ceux du Niger, du Mali et du Burkina Faso, ont renforcé leurs relations avec la Russie, la Chine ou encore la Turquie.
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