Près de 5 000 roquettes tirées depuis la bande de Gaza… Ce samedi 7 octobre, l’offensive palestinienne du Hamas a pris de court Tel Aviv. Ce nouvel affrontement apparaît d’ores et déjà comme l’un des conflits les plus retentissants depuis de la guerre du Kippour en 1973. Le point de la rédaction.
Très tôt samedi matin, des jeunes israéliens participant à une rave party, dans le désert palestinien proche la bande de Gaza, sont soudainement interrompus par une incursion surprise des brigades palestiniennes du Hamas. Des images montrant des dizaines de fêtards en fuite, dont une large partie est prise en otage, font le tour du monde. En parallèle, le groupe militaire palestinien lance une nouvelle campagne militaire contre Israël : « déluge d’Al-Aqsa » en réaction à l’expansion des colonies et aux multiples profanations dans la mosquée sacré d’Al Aqsa à Jérusalem.
Plusieurs commandos palestiniens à bord de véhicules, de bateaux et de parapentes motorisés passent la barrière de sécurité israélienne autour de la bande de Gaza. Sous un déluge de roquettes, des attaques sont lancées simultanément contre des colonies israéliennes et des villes-colonies comme Sdérot, Netivot ou encore Ofaqim.
Une offensive sans précédent
L’excursion armée des hommes du Hamas et du Jihad islamique font, dans un bilan publié ce lundi matin, plus de 700 morts israéliens et 2150 blessés. Le porte parole de l’armée israélienne en France indique que 150 personnes aurait été kidnappés et amenés dans l’enclave de Gaza.
Cette spectaculaire escalade survient cinquante ans après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait également pris Israël par surprise en plein Kippour (le jour du Grand Pardon juif), entraînant la mort de 2600 Israéliens en trois semaines de combat. L’éditorialiste Yossi Verter, chroniqueur au journal de gauche Haaretz, affirme :
« Israël a été humilié et vaincu aujourd’hui. Même si la bande de Gaza était détruite (…), cela ne compensera pas l’échec sécuritaire le plus grave depuis la guerre du Kippour »
En réaction, l’Etat hébreux a déclenché l’opération « Sabres d’acier » et mené des frappes aériennes sur l’enclave palestinienne de Gaza. Selon les autorités locales, on compte, à ce jour, 560 Palestiniens – dont plusieurs centaines de femmes et d’enfants – tués et 2900 blessés.
L’offensive s’est étendu jusqu’en Cisjordanie où plusieurs dizaines de Palestiniens ont été tués et 120 blessés lors d’affrontements avec les forces israéliennes et des colons, selon le ministère palestinien de la Santé.
Pas d’unanimité au Conseil de sécurité de l’ONU
Les réactions internationales ne se sont pas faites attendre. Dans un communiqué, le président des États-Unis, Joe Biden a déclaré que « les États-Unis se tiennent fermement aux côtés d’Israël ». Une position unanimement partagé dans la majorité des pays en Europe.
Le Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’est réuni ce dimanche 8 octobre, a choisi de ne pas s’exprimer publiquement sur le conflit actuel. Si la plupart des quinze pays membres du Conseil ont condamné l’offensive palestinienne, la Russie, la Chine et plusieurs pays africains n’ont pas voulu la désigner nommément et faire de distinction dans les attaques de civils.
Des réactions partagées chez les dirigeants du Moyen-Orient
L’Iran a quant à elle applaudi l’offensive. « Nous soutenons cette fière opération », a annoncé le général des Gardiens de la révolution, Yahya Rahim-Safavi, cité par l’agence Isna. Le président iranien, Ibrahim Raïssi, a souligné dans un message adressé « à la nation palestinienne » :
« L’Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne. Le régime sioniste et ses partisans […] doivent être tenus pour responsables dans cette affaire »
Dans les pays du Moyen Orient, les réactions ont été mitigés. Le Qatar a dit tenir Israël « comme seul responsable de l’escalade en cours » et l’Arabie saoudite, sans cité explicitement Israël, a mis en garde contre « la poursuite de l’occupation, mais aussi de la privation du peuple palestinien de ses droits légitimes et de la répétition des provocations contre les lieux saints ».
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a pour sa part « appelé toutes les parties à agir avec retenue » et à « s’abstenir d’actions impulsives qui augmenteraient les tensions ». Pour Moscou, la solution « la plus crédible » est la création d’un Etat palestinien.
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