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La tolérance progresse de 2 points en France selon la CNCDH

La commission nationale consultative des droits de l’homme a publié un baromètre de l’évolution de la tolérance et du racisme en France. Celle-ci aurait gagné deux points de plus depuis 2019. Nos explications.

Selon la CNCDH, la tolérance à la française se porterait de mieux en mieux. Un résultat a priori contre-intuitif au vu des développements politiques récents en France : loi contre le séparatisme, entrée massive à l’assemblée nationale de députés RN… Et pourtant, de 2019 à 2022, le baromètre de la commission nationale consultative des droits de l’Homme indique une amélioration de deux points à 68 sur une échelle de 1 à 100.

Barème sur la tolérance en France de 1990 à nos jours. ©CNCDH.

1.2 millions de victimes de racisme

« L’indice n’a pas pu être mesuré en 2020 ni en 2021, la pandémie rendant impossible la réalisation d’une enquête en face comparable à celles des années précédentes. Mais l’enquête de 2022 confirme l’évolution globale qui se dessine depuis plus de 30 ans », commente la CNCDH dans son rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie.

Lancé en 2008, « l’indice longitudinal de tolérance » est calculé tous les ans par le chercheur Vincent Tiberj. Il mesure l’évolution des préjugés et « donne un aperçu des variations annuelles des opinions et des sentiments des personnes interrogées à l’égard des minorités ». Plus le baromètre se rapproche de 100, plus la tolérance est importante.

Les données de la CNCDH sont basées sur les données du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), sur celles du Service central du renseignement territorial (SCRT), de la plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation (PHAROS) et sur les données statistiques du ministère de la Justice.

©CNCDH.

Tolérance : des données largement sous-évaluées

Cependant, les données sont loin d’être représentatives de la réalité du phénomène observé, de l’aveu même de la CNCDH qui reconnait une sous-déclaration majeure des actes racistes. Seul 2 % des victimes déposeraient plainte.

« 1,2 million de personnes seraient victimes chaque année d’au moins une atteinte à caractère raciste, antisémite ou xénophobe (injures, menaces, violences ou discriminations), selon les estimations (Enquête « Cadre de Vie et Sécurité » 2019) », apprend-on par ailleurs dans le rapport consulté par Mizane.info.

Sur ces 1.2 millions de victimes, seules 955 ont obtenu des condamnations « prononcées pour infractions à caractère raciste ou commises avec la circonstance aggravante de racisme et aucune condamnation pour discrimination. »

©CNCDH.

Les propositions de la CNCDH

Parmi les mesures préconisées par la CNCDH pour améliorer l’efficacité des procédures de dépôt de plainte, « mieux faire connaître les moyens de porter plainte », « renforcer les cellules d’écoute et d’accompagnement des victimes », « améliorer l’accueil des victimes venues porter plainte », « mettre en place de manière effective le dispositif de plainte en ligne », « améliorer la formation des forces de l’ordre et des magistrats », « encourager la création de pôles anti-discriminations au sein des parquets et soutenir leurs actions ».

Des propositions qui mettent en exergue un certain nombre de déficiences des services d’état qui souffrent d’un manque de moyens financiers, matériels et d’un déficit de compétence concernant l’accueil et l’accompagnement des victimes.

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