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L’agence Adecco condamnée pour discrimination et fichage racial

Le groupe Adecco et deux de ses cadres ont été reconnus coupables de fichage ethnique des intérimaires par la justice le mercredi 13 mars. Ils étaient poursuivis par d’anciens salariés pour avoir instauré un système de discrimination basé sur la couleur de peau. Zoom.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Adecco, le géant mondial de l’intérim, à une amende de 50 000 euros pour discrimination à l’embauche et fichage à caractère racial. Cette condamnation fait suite à des faits remontant à plus de 20 ans.

Le tribunal s’est appuyé sur un ensemble d’indices pour établir « l’existence d’un fichage ethnique et d’une discrimination » de la part de la société envers certains de ses employés.

Les intérimaires noirs principalement ciblés

Le groupe Adecco, ainsi que deux de ses cadres, ont été poursuivis pour avoir instauré un système de discrimination basé sur la couleur de peau, à travers le fichier « PR 4 » contenant principalement les noms d’intérimaires noirs.

Les deux cadres incriminés, directeurs d’une agence parisienne, ont été condamnés à 10 000 euros d’amende, dont 7 000 avec sursis, pour leur implication dans un « filtrage basé sur la couleur de peau » bien qu’ils n’ont pas été à l’origine de celui-ci « mais n’ont rien fait pour y mettre fin » selon le tribunal.

Entre 1997 et 2001, l’agence d’intérim dirigée par les prévenus à Montparnasse, Paris, aurait fiché environ 500 intérimaires noirs, les écartant de certaines missions. Une plainte de l’association SOS Racisme avait déclenché une enquête en 2001.

Les explications bancales des prévenus

Durant du procès, les prévenus avaient expliqué que le fichier « PR 4 » ne qualifiait pas la couleur de peau mais « un mix de l’expérience professionnelle et du savoir-être du candidat », notamment sa maîtrise du français.

Des explications qualifiées de « fantaisistes » pour la procureure qui a rapidement balayé ces allégations. Le ministère public avait requis 50.000 euros d’amende à l’encontre de la société d’intérim, ainsi que trois mois de prison avec sursis à l’encontre des deux anciens directeurs d’agence.

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