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L’Américaine Fiona Scott Morton renonce à sa nomination au sein de la Commission européenne

Commission Européenne

L’Américaine Fiona Scott Morton a finalement renoncé au poste d’économiste en chef de la direction de la concurrence au sein de la Commission européenne. L’ancienne consultante de Microsoft, Apple, Amazon ou encore Pfizer, faisait face à une forte opposition au Parlement européen. Le point sur Mizane info.

L’Américaine Fiona Scott Morton devait devenir chef économiste de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne. Cette décision était loin de faire l’unanimité du côté du Parlement à Bruxelles.

La nationalité, et surtout le CV de l’Américaine, interrogeait sur la partialité de sa future fonction. L’économiste fut consultante pour les géants de la technologie (Amazon, Apple, Microsoft…) et ancien membre de l’administration Obama.

Des responsables politiques, essentiellement en France, pointaient des conflits d’intérêts liées à un poste clé au sein de la Commission.

Des relations étroites avec les GAFAM

Fiona Scott Morton était mise en cause vis-à-vis d’anciennes fonctions en tant que responsable de l’analyse économique au sein du ministère de la justice américain, entre 2011 et 2012, et consultante pour des grands groupes de la tech.

De possibles conflits d’intérêts et le risque d’une ingérence de Washington dans des décisions de l’UE étaient régulièrement dénoncés par une partie du Parlement européen.

L’ancienne conseillère de Google, Meta et Amazon devait occuper un rôle de régulateur des acteurs de la nouvelle technologie. Les opposants à sa nomination soulignaient un « potentiel conflit d’intérêts entre son nouveau rôle et ses fonctions antérieures au sein de grandes entreprises technologiques américaines ».

La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait demandé, dans un tweet, à la commission européenne de reconsidérer son choix : « La régulation du numérique est un enjeu capital pour la France et pour l’Europe » .

L’autonomie de l’Union européenne remise en cause

La nomination de Fiona Scott Morton interpellait notamment sur l’autonomie de la stratégie de l’Union européenne et le mode de recrutement de la Commission.

Le Medef (syndicat patronal) a critiqué ainsi le manque de transparence dans les règles de nomination aux postes clés des institutions européennes et demande une révision de ces règles :

« Au moment où il est impératif que l’Union européenne retrouve plus de souveraineté et une autonomie stratégique (…) il est regrettable de retrouver dans l’administration bruxelloise toujours autant de naïveté et d’indifférence, voire de mépris pour l’opinion publique européenne. »

Même son de cloche chez le directeur du groupe de réflexion American Economic Liberties Project, Matt Stoller, qui restait dubitatif sur la volonté de l’Américaine, ancienne consultante des GAFAM, à réguler les géants de la tech :

« C’est une erreur de persévérer dans cette nomination, d’autant plus que la direction générale de la concurrence est l’organisme clé chargé de l’application d’un ensemble de nouvelles lois numériques. »

Du côté de la Commission, après avoir rejeté dans un premier temps les requêtes du parlement, la nomination de l’économiste a finalement été annulée. 

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