Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a saisi l’ARCOM après des propos discriminatoires tenus par Pierre Manent, jeudi 5 décembre, sur Figaro TV. « La pression est telle qu’il faut prendre des décisions concernant le nombre de musulmans en Europe », avait déclaré le philosophe. Le CFCM dénonce, dans un communiqué, des propos « profondément choquants ». Explications.
Lors d’une émission sur Figaro TV, diffusée jeudi dernier, le philosophe Pierre Manent a tenu des propos discriminatoires à l’égard des citoyens musulmans français. Interrogé sur l’état du vivre-ensemble en Occident, le philosophe a souligné l’urgence de « prendre des décisions concernant le nombre de musulmans qui sont en Europe ». Des déclarations qui ont fait réagir le CFCM et de certains députés de La France Insoumise (LFI).
Des « propos indignes » en direct sur Figaro TV
« Il faut quand même se rendre compte que la pression est telle que nous devons prendre des décisions concernant, je le dis brutalement, le nombre de musulmans qui sont en Europe », a déclaré le philosophe Pierre Manent lors d’une émission, jeudi dernier, sur Figaro TV.
Ces propos, visionnés près de 8 millions de fois sur le tweet de Figaro TV, ont été relativement peu relayés dans les médias mais ont provoqué une consternation sur les réseaux sociaux. Antoine Léaument, député de La France Insoumise (LFI), a dénoncé des « propos indignes » et a saisi la justice en vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a également saisi l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, dénonçant un « discours discriminatoire porteur d’une dangereuse rhétorique ».
« Les musulmans ne sont pas des nuisibles »
Dans un communiqué, le CFCM rappel « que les musulmans ne sont pas des nuisibles dont il faudrait contrôler la supposée prolifération ». Il déplore une « déclaration est profondément choquante » trappée dans « un discours explicitement discriminatoire, raciste et porteur d’une dangereuse rhétorique » : « que les musulmans ne sont pas des nuisibles dont il faudrait contrôler la supposée prolifération »
« En démocratie, les musulmans, comme tout autre citoyen, sont des personnes à part entière, protégés par l’Etat de droit et libres de leurs croyances et convictions. (…) Comment, dans le pays des droits de l’Homme, peut-on, en toute impunité, appeler à réduire le nombre d’une composante qui fait partie intégrante de la nation ? »
Ces dérives doivent être sanctionnées
« Aujourd’hui, des plateaux de télévision, censés être des espaces de débat éclairé, se transforment trop souvent en tribunes où certains ‘intellectuels’ débitent, sans contradiction sérieuse, des discours de haine » poursuit le communiqué. « Il est urgent que ces dérapages soient dénoncés et sanctionnés », conclut le Conseil français du culte musulman.
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