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Le Commonwealth ouvre le débat sur l’héritage de l’esclavage

Commonwealth esclavage

Lors d’un sommet sur l’héritage de l’esclavage, avec la présence du roi Charles III, les 56 Etats membres du Commonwealth ont convenu que « le temps est venu » de discuter de « justice réparatrice » quant au passé colonial du Royaume-Uni, ce samedi 26 octobre. Explications.

Lors d’un sommet aux Samoa, les 56 membres du Commonwealth ont déclaré que « le temps est venu » d’aborder la question des réparations pour l’esclavage. Des nations d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique demandent au Royaume-Uni et aux anciennes puissances coloniales de verser une compensation financière ou, au minimum, de reconnaître leur responsabilité politique.

Une « justice réparatrice »

Après de longues discussions, les pays du Commonwealth ont trouvé un compromis en reconnaissant dans leur déclaration finale les appels à une « justice réparatrice » pour la traite transatlantique.

Ils ont convenu qu’il est temps d’engager une « conversation utile, sincère et respectueuse » sur ce passé « odieux ». Dans déclaration commune à l’issue du 75e Sommet du Commonwealth, il est précisé :

« Les pays membres du Commonwealth, dont la majorité partage les mêmes expériences historiques de ce commerce odieux de l’esclavage et de la colonisation (…). Il est temps d’ouvrir la discussion sur ces torts et sur les perspectives d’un avenir commun basé sur les principes d’équité »

La Grande Bretagne écarte l’idée d’une compensation

La Grande Bretagne a tout fait pour éviter le sujet des réparations. Deux jours auparavant, le roi Charles III et le premier ministre Keir Starmer avaient reconnu ce passé douloureux tout en écartant l’idée de compensations spécifiques.

L’esclavage a été aboli dans les colonies britanniques en 1833. Les esclavagistes ont été indemnisés pour la perte de leur main-d’œuvre gratuite. Les autres membres du Commonwealth suggèrent que les indemnités pourraient se manifester par des investissements dans l’éducation, l’annulation de la dette et d’autres formes de soutien économique.

Bien que la famille royale britannique, ayant profité de la traite des esclaves, ait été invitée à présenter des excuses, le roi Charles III s’est abstenu. Il a plutôt incité les participants à « rejeter le langage de la division ».

Une « avancée significative » pour le Commonwealth

Au cours de quatre siècles, environ 15 millions d’esclaves ont été forcés de quitter l’Afrique pour les Amériques. Toutefois le bilan humain exact reste incertain. Le Premier ministre des Bahamas, Philip Davis, a souligné que « les horreurs de l’esclavage ont laissé une blessure profonde et générationnelle dans nos communautés ».

Kingsley Abbott, directeur de l’Institut d’études du Commonwealth à Londres, a affirmé qu’inclure une mention de la justice réparatrice serait une « avancée significative » pour le Commonwealth.

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