Le tribunal administratif de Rabat a rejeté, ce mardi, une plainte pour « crime de guerre » déposée par le Groupe de travail marocain pour la Palestine. Cette action visait à interdire l’entrée de Miri Regev, ministre israélienne des Transports, sur le sol marocain. La ministre est actuellement à Marrakech jusqu’au 20 février 2025. Explications.
Le tribunal administratif de Rabat a rejeté, mardi 18 février 2025, la demande en référé déposée par un collectif d’avocats visant à empêcher Miri Regev, ministre israélienne des Transports, d’entrer au Maroc. Cette requête avait été introduite la veille par le Groupe de travail marocain pour la Palestine.
Une provocation aux sentiments du peuple marocain
La plainte demandait au procureur général de la Cour d’appel de Rabat d’ordonner l’arrestation et la détention de la ministre israélienne pour « incitation à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité », incluant des « meurtres prémédités, participation à un génocide visant des populations en raison de leur race, langue, religion et identité arabo-islamique palestinienne ».
Miri Regev participe actuellement à la 4ᵉ Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, qui se déroule à Marrakech du 18 au 20 février 2025.
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Dans un communiqué, le Groupe de travail marocain pour la Palestine dénonce sa venue comme « une provocation flagrante aux sentiments du peuple marocain, qui a toujours soutenu la cause palestinienne et défendu les droits du peuple palestinien à la liberté et à la justice ».
La bataille judiciaire se poursuit
Malgré la décision du tribunal, l’avocat Khalid Sefiani reste confiant : « Nous avons toute confiance en la justice, même si nous ne sommes pas d’accord avec ce qu’elle vient de décider », a-t-il déclaré. Il précise que la bataille judiciaire se poursuit.
« Nous avons déposé deux recours. Le tribunal administratif de Rabat a rejeté la demande en référé visant à interdire l’entrée de la ministre sioniste, mais la plainte suit toujours son cours devant la Cour d’appel de Rabat, qui doit statuer sur son arrestation et son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. »
Cette action judiciaire contre la ministre israélienne intervient alors que des manifestations contre la normalisation avec Israël ont éclaté dans plusieurs pays arabes, dont le Maroc, signataire des accords d’Abraham en 2020.
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