Le Conseil français du culte musulman (CFCM) – ex-instance de dialogue entre l’exécutif et les musulmans en France – a adopté, samedi dernier, un nouveau règlement électoral visant à « redonner la parole aux acteurs du terrain ». Le CFCM s’appuiera désormais « sur deux orientations majeures » : la départementalisation et la fin du système de cooptation. Zoom.
Le CFCM, actuellement dirigé par Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France et Ibrahim Alci, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France, a annoncé avoir adopté une nouvelle gouvernance visant à mieux représenter les acteurs de terrain.
La structure musulmane a également acté la fin du système de cooptation qui faisait que la moitié de ses membres étaient désignés par des fédérations de mosquées rattachées aux pays d’origine (Algérie, Maroc, Turquie).
Départementalisation des structures
Interlocuteur de l’Etat sur l’organisation du culte musulman, entre 2003 et 2021, le Conseil français du culte musulman a annoncé, dans un communiqué publié samedi 20 janvier, la mise en place d’un nouveau règlement électoral, « l’une des dernières étapes de sa réforme » :
« Le nouveau CFCM partira de la base locale vers le national via les structures départementales dans lesquelles peuvent siéger toutes les mosquées de France. Par ce choix, le CFCM souhaite ainsi redonner la parole aux acteurs du terrain »
Ce nouveau règlement, prévu par les statuts votés en mars 2023, assurera la mise en place des structures départementales « ouvrant ainsi la voie à une nouvelle forme de représentation du culte musulman en France ».
La fin du système de cooptation
Deuxième « orientation majeure » de cette nouvelle réforme : la fin du système de cooptation. Le CFCM a indiqué, dans son communiqué, que ce système faisait que la moitié de ses membres étaient désignés par des fédérations de mosquées rattachées aux pays d’origine :
« Ce système de désignation, jugé par de nombreux acteurs du terrain comme arbitraire et antidémocratique, avait jeté le discrédit sur le CFCM et entravé lourdement son fonctionnement »
Représentant actuellement « plus de 1100 mosquées ayant participé à son élection de 2020 », la structure musulmane appelle « l’ensemble des mosquées de France à accompagner cette nouvelle forme de représentation du culte musulman ».
Restructuration de l’Observatoire National de lutte contre l’islamophobie
Le CFCM annonce enfin l’adoption « d’une importante réorganisation de l’Observatoire National de lutte contre l’islamophobie aux niveaux départemental et national ».
Particulièrement active, ces derniers mois, sur les réseaux sociaux, l’organisation musulmane précise que les dernières actualités au Proche-Orient, la parole et les actes antimusulmans ainsi que la formation des imams montrent que « le culte musulman a besoin d’une représentation forte, légitime et proche des musulmans de France ».
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