Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé mardi soir que le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) était visé par une enquête pour apologie du terrorisme. Le parti apportait dans un communiqué « son soutien aux Palestiniens et aux moyens de lutte » suite à la confrontation israélo-palestinienne débuté samedi. Explications.
Gérald Darmanin a annoncé mardi soir, dans l’émission Quotidien (TMC), l’ouverture d’une enquête pour apologie du terrorisme contre le NPA après son communiqué de réaction à l’opération commando du Hamas contre les colonies israéliennes.
Dans son communiqué diffusé samedi, le Nouveau parti anticapitaliste avait « rappelé son soutien aux Palestinien/nes et aux moyens de lutte qu’ils et elles ont choisi pour résister » soulignant que « cette fois-ci, l’offensive est du côté de la résistance ».
Le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti a de son côté transmis, mardi 10 octobre, une circulaire considérant comme délit d’apologie du terrorisme tous les propos présentant les organisations militantes palestiniennes « comme une légitime résistance à Israël ».
Pénaliser tout soutien à la lutte du peuple palestinien
Actuellement visé par une enquête pour apologie du terrorisme, le NPA ne semble pas la seule structure ciblé pour ce délit. En effet, le ministre de l’intérieur indique avoir fait « plusieurs signalements » à la justice pour des faits semblables.
Gérald Darmanin avait prévenu, la veille, « engager des procédures de dissolution quelles que soient les structures ». Le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris a ainsi saisi la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.
Le porte-parole du NPA Philippe Poutou a directement répondu au ministre de l’Intérieur sur X (ex-Twitter) mardi soir en soulignant que « vendre des armes au Qatar et à l’Arabie Saoudite » était également « faire de l’apologie du terrorisme ».
Le NPA est un « parti démocratique »
Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a défendu le NPA, sur France info, en affirmant que « le fait que le Nouveau parti anticapitaliste, « parti démocratique » soit visé par une enquête pour apologie du terrorisme, est scandaleux ». Il précise toutefois qu’il « ne se reconnaît pas dans le communiqué qu’a publié le parti ».
Oliver Besancenot, ancien porte parole du NPA, et Nathalie Arthaud, porte parole de Lutte Ouvrière, ont également apportés leurs soutiens en soulignant que « le gouvernement voudrait voir tout le monde marcher au pas derrière l’armée israélienne ».
La circulaire du ministre Eric Dupond-Moretti
Dans la circulaire transmise, hier, aux parquets, le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti a demandé « une réponse pénale ferme et rapide » face à l’antisémitisme et à « l’apologie du terrorisme » :
« Les propos vantant les attaques contre Israël et la diffusion publique de messages incitant à porter un jugement favorable sur le Hamas ou le Jihad islamique sont constitutifs du délit d’apologie du terrorisme ».
Selon le gouvernement, dix enquêtes en lien avec les attaques de samedi ont été ouvertes. Brandir un drapeau du Hamas en manifestation peut être également constitutif du délit d’apologie du terrorisme, selon l’ancien pénaliste.
Sont visés notamment plusieurs groupes ou partis qui ont exprimé de manière plus ou moins claire leur approbation ou leur soutien aux organisations de lutte en Palestine : le Parti des indigènes de la République ou encore la structure Révolution permanente.